Brexit : les transporteurs provençaux à la peine avec les nouvelles procédures
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Brexit : les transporteurs provençaux à la peine avec les nouvelles procédures

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QR Code, code-barres, temps d’attente… Les transporteurs provençaux font les frais des nouvelles procédures mises en place au 1er janvier 2021, suite à l’accord de commerce et de coopération entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni.

Le point de contrôle appelé "Pit Stop" où la douane anglaise présente à Folkestone et en France, scanne le code-barre, recherche la présence éventuelle de migrants, vérifie la température des essieux pour éviter tout risque de feu à l’intérieur du tunnel — Photo : D.R.

« L’impact du Brexit est énorme ! Depuis le 1er janvier, nous subissons la complexité des formalités douanières en particulier en sortie du Royaume-Uni pour revenir en France. Au-delà de la simple déclaration en douane, via notre correspondant sur place, tous les conducteurs doivent se procurer le « Kent Access Permit » pour pénétrer sur le port de Douvres et accéder au terminal de Folkestone. Après avoir répondu à six questions posées par le gouvernement britannique, les conducteurs bénéficient de ce laissez-passer dans le Comté du Kent sous-forme de QR Code », explique Gary Stephens, directeur général délégué de Channelfret International. Le transporteur basé à Orange, dans le Vaucluse, réalisait, en 2019, 30 % de son chiffre d’affaires (14,5 M€) avec l’Angleterre. Ses camions qui acheminent toutes sortes de marchandises (chimie, alimentaire, pièces auto, illuminations…) subissent depuis le 1er janvier d’importants retards - de 24 à 48 h - en raison des formalités à accomplir auxquelles il faut ajouter la déclaration sommaire d’entrée, à des fins de sûreté/sécurité, et les tests Covid. La grogne monte chez les transporteurs routiers et les conducteurs à tel point qu’ils se retirent de ce marché qui perd en compétitivité. Face au risque de pénurie, les prix du transport pourraient flamber au grand dam des chargeurs / exportateurs.

Prolog, l’exception marseillaise

Depuis des années, Eriktrans, transporteur basé à Noves, dans les Bouches-du-Rhône, alimente le Royaume-Uni en fruits et légumes cultivés au Maroc et en Espagne. Ses 35 camions réfrigérés chargent la marchandise au marché Saint-Charles de Perpignan avant de prendre la route en direction de Boulogne-sur-Mer. « Nous avons un dépôt sur place et une flotte dédiée aux flux transmanche. Chaque camion se voit attribuer un code-barres. Nos clients doivent acquitter au transitaire des frais de douane supplémentaires. Un surcoût de 60 à 70 € pour un camion complet. Donc, les plus pénalisés sont ceux qui importent peu. Au final, 60 € pour 26 palettes de tomates, ce n’est pas grand-chose », relativise Eric Jacqz, gérant d’Eriktrans. L’entreprise qui réalise un quart de son activité vers l’Angleterre se dit actuellement davantage pénalisée par les mesures pour éviter la contamination au Covid que par les nouvelles formalités post-Brexit.

Depuis le 1er janvier, les factures doivent obligatoirement être adressées à un transitaire chargé de la déclaration en douane. Une mesure qui fait les beaux jours de la société marseillaise de transit et de logistique Prolog qui a recruté des commis en douane à Calais et Dunkerque. « La procédure de dédouanement centralisé national permet à Prolog, labellisé opérateur économique agréé, de dédouaner partout en France. En 2020, nous avons réalisé près de 40 000 déclarations de douane. Le Brexit devrait nous permettre d’en générer 25 000 de plus en 2021. Nous serons l’un des grands gagnants du Brexit », explique Daniel Pachy, PDG de Prolog.

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