Chez Boarding Ring, une start-up, implantée à Ollioules, près de Toulon, on lutte contre le mal des transports. Mais la crise sanitaire et ses restrictions de circulation ont quelque peu mis à mal ses prévisions de développement et remis à plus tard des projets, qui auraient dû lui permettre de décoller en 2020. Pourtant, la signature en 2018 d’un partenariat avec Citroën lui avait permis d’écouler 20 000 de ses lunettes, un dispositif médical breveté, soit la moitié de la totalité des ventes réalisées à ce jour. "Nous étions embarqués sur une belle croissance avant le premier confinement et après une longue pause, nous sentons aujourd’hui un début de reprise", explique Antoine Jeanin, le directeur général, désormais prêt à mettre les bouchées doubles pour commercialiser ses lunettes, qui permettent de lutter contre le mal des transports. La start-up a renoué avec les salons et était présente au salon nautique de Cannes ou au Mets d’Amsterdam, le plus grand salon de l’équipement nautique. Elle a aussi relancé la conquête de pharmacies et opticiens partenaires : "Nous avons compté jusqu’à 250 pharmacies et une centaine de magasins d’optique qui proposaient nos lunettes", confie le dirigeant.
Un développement auprès d’industriels
Si les lunettes ont permis de faire connaître Boarding Ring et de l’installer sur le marché comme une experte du traitement de la cinétose (une discordance pour le cerveau entre les mouvements que voient les yeux et ceux du corps perçus via l’oreille interne, NDLR), la start-up veut aussi se faire une place auprès d’industriels.
Son "Boarding Light", qui crée un horizon artificiel dans le véhicule, pourrait faire un retour en grâce le jour où l’automobile et l’aéronautique redécolleront. "Nous avons déjà des contacts avec des équipementiers automobiles de premier plan, un constructeur aéronautique ou encore Naval group", précise Antoine Jeanin.
Mais l’innovation qui concentre tous les efforts des trois associés (Antoine, Renaud et Hubert Jeanin) s’appelle Seenetic VR et vise un marché promis à un bel avenir, celui des casques de réalité virtuelle, dont les ventes devraient augmenter de 46 % cette année. "Grâce à un petit boîtier, fixé à l’extérieur du casque, des émetteurs produisent un repère lumineux, grâce auquel les sens de la vue et de l’équilibre se resynchronisent. Ainsi, nous luttons contre la cybernétose (mal de la réalité virtuelle, qui se traduit par des nausées, vertiges)", détaille Antoine Jeanin. Cette technologie a été récompensée lors du CES de Las Vegas en 2019 et de nombreux contacts ont été pris avec des constructeurs de casques de réalité virtuelle pour préparer la prochaine étape : l’intégration de la technologie directement dans le casque, rémunérée sous la forme d’un contrat de licence.
Un décollage attendu pour 2022
Même si aucun projet de levée de fonds n’est encore lancé, Boarding Ring a récemment testé son potentiel séduction auprès d’investisseurs. "Nous avons réussi à les intéresser, à ouvrir des canaux d’échange avec certains fonds d’investissement. Charge à nous désormais de retrouver une situation plus saine avant de nous lancer dans un processus de levée de fonds", ajoute Antoine Jeanin, qui prévoit de renouer avec la croissance dès l’année prochaine. Une telle opération pourrait ainsi intervenir d’ici une bonne année et serait destinée à accompagner un changement de dimension sur le plan commercial et marketing.