BLR Aviation est entré dans la course à la voiture volante. L’entreprise, basée à Entraigues-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, ambitionne en effet de fabriquer l’une des premières voitures volantes qui seront homologuées en Europe. Un projet pour lequel le dirigeant Damien Blairon, fondateur en avril 2021 de cette SAS au capital de 1 000 euros, envisage de lever une dizaine de millions d’euros cette année, principalement auprès d’investisseurs privés.
Pour l’heure, il a développé un modèle numérique de sa voiture volante. Celle-ci a été soumise à de nombreux crash-tests avec des outils numériques utilisés dans l’aviation. La levée de fonds doit permettre à BLR Aviation de mettre en place un premier prototype et d’aller vers la certification. "Nous pourrions alors vendre à des publics très spécifiques, mais demandeurs, comme la Sécurité civile ou les pompiers qui cherchent des solutions pour des interventions délicates…"
Début avec des drones
Pour l’instant, BLR Aviation conçoit et fabrique des drones. Une activité qui lui permet d'enregistrer un chiffre d'affaires d'environ 4 000 à 5 000 euros par mois. Se qualifiant lui-même de "Geotrouvetou du drone", Damien Blairon planche sur ces engins volants depuis 2012, avant même la création de BLR Aviation. Il a d’ores et déjà commercialisé plus d’une douzaine d’engins, non seulement auprès de particuliers, mais également pour des applications très spécifiques pour des entreprises comme Veolia, Thales ou Bouygues. "Nous sommes spécialistes de la machine sur mesure et beaucoup ont été vendues pour être utilisées dans le domaine nucléaire". Courant 2023, BLR Aviation devrait par ailleurs lancer un nouveau drone gros porteur, qui pourra emporter 150 kilogrammes de masse en vol.
Fort de cette expérience, Damien Blairon a, en quelque sorte, décidé d’agrandir le concept pour concevoir sa voiture volante. "Des premiers engins, des hélicoptères électriques, vont pouvoir voler lors des Jeux Olympiques 2024, à Paris. Ensuite, les premières homologations vont sans doute arriver entre 2028 et 2030. Près de 300 entreprises dans le monde planchent sur le sujet et nous sommes tous en phase de création pour décrocher ces futures homologations", précise le fondateur.
Une voiture volante qui doit pouvoir rouler sur route
À la différence d’autres voitures volantes, Damien Blairon a choisi de concevoir son engin comme un mélange entre un drone et une voiture convertible. "L’idée est d’offrir une mobilité totale. Notre voiture doit ainsi pouvoir d’une part voler d’un vertiport à un autre, mais elle doit également pouvoir rouler sur une route, afin d’accéder à un de ces points de décollage. Nous voulons apporter cette double mobilité, à un coût raisonnable pour le grand public qui sera notre cible quand la réglementation le permettra". Contrairement à un hélicoptère, un véhicule de type drone n’a pas besoin d’un vaste espace pour décoller. La voiture de BLR Aviation ne nécessite ainsi que 35 m². Elle fonctionnera en outre avec des moteurs électriques, ce qui réduira d’autant la maintenance. "Au fond, notre véhicule est très simple et même plus simple qu’une simple voiture terrestre".
L’entreprise, qui compte actuellement quatre salariés, envisage de recruter (jusqu’à 25 collaborateurs) et de déménager pour de plus grands locaux après la levée de fonds.
