Banque Populaire Méditerranée : distribution de crédit record sur fond de fusion
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Banque Populaire Méditerranée : distribution de crédit record sur fond de fusion

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2017, exercice de transition pour la Banque Populaire Méditerranée (BPM) et surtout année de rebond dans la production de crédit. L’établissement né de la fusion de la Banque Populaire Côte d’Azur, de la Banque Populaire Provençale et Corse et de la Banque Chaix, enregistre une hausse de 42 % du montant des crédits distribués, à 2,7 milliards d'euros.

— Photo : Nathalie Bureau du Colombier

La fusion de la Banque Populaire Côte d’Azur, de la Banque Populaire Provençale et Corse et de la Banque Chaix en 2016 n’a pas oblitéré la croissance de la toute jeune Banque Populaire Méditerranée (BPM) l'an dernier. Dans un contexte de taux de crédits particulièrement bas et d’un marché de l’immobilier porteur en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la BPM a tiré son épingle du jeu, se hissant au quatrième rang des opérateurs bancaires dans les Bouches-du-Rhône.

Assise financière élargie

« 2017 a été une année de transition. Nous sommes en ordre de marche après des opérations très lourdes. Malgré l’unification du réseau, nous avons enregistré une production de crédit record. Nous sommes passés de 1,9 milliard à 2,7 milliards d'euros entre 2016 et 2017. Le crédit immobilier constitue un levier important de notre développement », souligne Christophe Bosson, directeur général de la Banque Populaire Méditerranée. Une production de crédit destinée essentiellement à financer des opérations immobilières régionales (62 % du total). Dotée désormais d’une assise financière élargie, la BPM peut soutenir de nouvelles opérations. « En nous regroupant, nous avons doublé nos capacités en terme de risques. Nous avons déployé une stratégie de développement du crédit qui permet d’être plus dynamique sur les crédits aux entreprises », complète Michel Hillmeyer, président de la BPM.

Su les 2,7 milliards d'euros de crédits distribués, le crédit corporate a tout de même franchi le seuil du milliard d’euros. « Nous avons un partenariat très actif avec Bpifrance. Le Groupe BPCE souhaite davantage se positionner dans le financement de l’innovation », précise Christophe Bosson.

La fusion affecte le résultat net

Le produit net bancaire, en recul avant la fusion, a progressé de 0,9 % en 2017 à 365,2 M€. En revanche, le résultat net, de 38,1 M€, marque un recul de 8 %, plombé par le coût de la fusion. Au total, la banque a dû engager 32 M€ - 17 M€ inscrits au bilan 2017 et 15 M€ en 2016 - dans la nouvelle architecture informatique, le rapprochement des agences (25 vont fermer en 2018), le changement des IBAN de la clientèle sans oublier les ressources humaines avec la mise en place d’un projet d’entreprise pour les 2 290 salariés (groupes de travail, accompagnement à la mobilité fonctionnelle pour 250 collaborateurs, programme de développement managérial…). « 270 réductions de postes sont programmées sur trois ans. 90 personnes ont quitté la banque en 2017. Ce sont essentiellement des départs en retraite », insiste Christophe Bosson.

Dans un secteur bancaire marqué par la montée en puissance des fintechs et l’arrivée sur le marché des agrégateurs tel que Linxo, Bankin’, Fiduceo, la Banque Populaire Méditerranée a fait le choix de lancer d’ici fin 2018 son propre agrégateur pour proposer un service à l’appui de la nouvelle directive européenne DSP2, qui autorise la transmission d’informations des comptes sur ordre du client. « Le risque étant la collecte d’informations vendues à d’autres opérateurs », souligne Christophe Bosson, qui met en garde contre certaines dérives.

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