Le créateur
C’est en 2010 que Grégoire Tutenuit décide de créer avec Julien Gros la société Pôle Cosmétique (CA : 60 000 euros). Les deux ingénieurs se sont rencontrés en Suisse, où ils travaillaient pour un fabricant d’appareils robotisés pour des laboratoires chimiques et cosmétiques. Las de l’air helvète, ils décident de rentrer en France pour lancer leur propre entreprise. « Je suis né dans le Var, mais je suis revenu ici parce que mon grand-père y vit et que c’était plus simple de loger chez lui pour lancer ma boîte », raconte l’entrepreneur de 33 ans. L’idée est d’abord de développer les formules chimiques voulues par les entreprises de cosmétiques. En 2012, ils décident de proposer également la fabrication du cosmétique. C’est finalement au bout de deux ans que les deux ingénieurs décident de lancer Emuage via une nouvelle société, B2B Cosmetics.
Le concept
Cette machine permet de façonner son propre cosmétique en 2 à 8 minutes. Il est ainsi possible de fabriquer du shampoing, des crèmes, du dentifrice ou encore du parfum. Pour cela, il faut remplir le réservoir d’eau et y incorporer deux ou trois capsules puis laisser Emuage confectionner le produit dans un flacon de 30 ml, sans avoir besoin de surveiller. Le fonctionnement fait évidemment penser aux machines à café Nespresso. « C’est vrai qu’il y a des points communs, mais nous proposons de personnaliser le cosmétique », répond Grégoire Tutenuit. Des gammes avec des capsules toutes mélangeables sont prévues pour faciliter les créations et éviter des associations non appropriées. Si aucun prix n’est définitivement arrêté, Emuage devrait être vendue aux alentours de 350 euros et le lot de trois capsules moins de 15 euros.
Les perspectives
Le prototype final est attendu pour le mois de mars. Viendront ensuite les tests, prévus sur trois mois, auprès de professionnels et d’influenceurs pour corriger d’éventuels problèmes de fonctionnement ou d’utilisation. « Ensuite, il suffit d’appuyer sur un bouton pour lancer la production de 5 000 machines », avance Grégoire Tutenuit. Pour continuer à se faire connaître, une campagne de financement participatif en échange de cadeaux, et non pas de parts du capital, est prévue pour avril. Le produit sera également proposé aux particuliers. « C’est l’avenir de la cosmétique, parce que l’on associe la personnalisation et le fait maison », explique l’entrepreneur, gonflé à bloc après son passage au CES de Las Vegas. Au-delà du prix reçu lors du salon, ce sont les échanges avec les grands groupes mondiaux de la cosmétique qui donnent confiance aux associés de B2B Cosmetics. Grégoire Tutenuit confie que certaines grandes marques veulent proposer leurs produits en capsule dès la sortie d’Emuage.