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Avec son application UAV Suite, la start-up Patrolair élargit ses activités au-delà de la formation
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Avec son application UAV Suite, la start-up Patrolair élargit ses activités au-delà de la formation

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Basée à Aix-en-Provence, Patrolair propose des formations professionnelles pour les télépilotes de drones. L’entreprise vient d’élargir ses activités en lançant une application professionnelle destinée au suivi de l’utilisation du drone.

Patrolair a notamment travaillé à la formation des six pisteurs de Val Thorens, en Savoie — Photo : D.R.

La start-up Patrolair, basée au sein de la pépinière Cleantech de l’Europôle de l’Arbois, près d’Aix-en-Provence a démarré ses activités en 2020 avec pour vocation d’apporter une vision professionnelle et rigoureuse à la formation de télépilote de drones. Une approche lancée par son fondateur, Thierry de Boisvilliers, ancien pilote d’hélicoptères de combat, ancien cadre d’Airbus Helicopters, qui lors d’une étude menée en 2018 pour l’Otan avait constaté "que si le drone devenait une activité aéronautique à part entière, en revanche le niveau de qualification des pilotes était très bas". De ce constat, il a imaginé des formations au pilotage, non pas uniquement concentrées sur la maîtrise du drone, mais sur les missions à accomplir (vol de nuit, recherche de victimes, utilisation en montagne, vol à partir d’une embarcation en mer…).

Un logiciel de suivi des missions

Ainsi est née la société Patrolair qu’Antoine Fleischmann a rejointe en 2020 et qui compte aujourd'hui quatre collaborateurs. Pour cet ingénieur Art et Métiers, qui a fait toute sa carrière dans le monde de l’hélicoptère, "un drone se pilote, certes, mais, avant tout, se programme". Puis, a émergé l’idée d’UAV Suite, une application qui se veut un outil de suivi des missions d’un drone, enregistrant le nombre d’heures de vol, les circonstances des missions, les maintenances… "Les opérateurs de drones se limitent souvent à remplir des tableaux Excel. Nous avons ainsi travaillé à un véritable logiciel professionnel que nous avons fait valider par les autorités en France, en Suisse et aux États-Unis", poursuit-il. La première version de l’application, accessible en mode SaaS et sortie fin février, a été développée en 18 mois pour Patrolair par Internet Entreprise, basée à Toulouse et spécialiste du monde de l’aéronautique. Un investissement conséquent pour la start-up qui y a consacré l’essentiel de son chiffre d’affaires 2022 (80 000 euros) réalisé au travers de prestations de formation et de conseil. "L’outil, notamment en test chez de futurs gros utilisateurs, peut couvrir l’ensemble du spectre, depuis le télépilote autoentrepreneur jusqu’aux futurs Vtol (Avion à décollage et atterrissage vertical) et fonctionne pour tous les types de drones, terrestres, aériens ou aquatiques", ajoute Thierry de Boisvilliers. "En cas d’audit de l’autorité, le logiciel disposera de tous les documents opérationnels et de maintenance nécessaires".

Une spécialisation pour les vols en montagne

Pour continuer ses développements, l’entreprise a décroché une subvention Innovation et développement de 50 000 euros de Bpifrance. En 2023, l’entreprise va poursuivre sa croissance dans le monde de la formation afin de pouvoir continuer à travailler sur son produit. À terme, toutefois, la partie "logiciel" constituera le socle de l’entreprise auquel s’ajouteront les activités de formation.

Actuellement, Patrolair se positionne notamment comme un spécialiste de la formation de télépilote pour l’utilisation de drones en montagne, anticipant ainsi la réglementation qui, en 2024, va imposer des formations spécifiques pour ce type de vols. L’entreprise a notamment travaillé à la formation des pisteurs de Val Thorens, en Savoie. "La station utilisait le drone depuis 2017 pour assurer la sécurité des skieurs en montagne, mais ils ont voulu constituer une véritable équipe de professionnels", commente Antoine Fleischmann, qui précise que la Savoie ne dispose que de deux hélicoptères civils pour secourir les skieurs. Patrolair a ainsi conçu en 2021 un stage spécifique car le vol de secours en montagne est particulier, avec des altitudes allant jusqu’à 3 700 m. Les six pisteurs de Val Thorens sont aujourd’hui télépilotes. D’autres stations de Savoie ou des Alpes du Sud, comme Serre Chevalier sont également intéressées par les formations de Patrolair. "Un drone peut engendrer beaucoup de données, peut mesurer le niveau d’enneigement de l’ensemble de la station, peut inspecter les remontées mécaniques et détecter des anomalies", conclut le dirigeant.

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