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Avec sa micro algue, Inalve veut nourrir la planète
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Avec sa micro algue, Inalve veut nourrir la planète

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La start-up azuréenne Inalve se prépare à industrialiser sa production de tetraselmis. Face à la pénurie mondiale de farine de poisson, cette micro algue représente une alternative pour nourrir les animaux sans épuiser les ressources naturelles.

— Photo : Pixels From Mars

Inalve transforme la tetraselmis en or vert. Cette microalgue, que l’entreprise cultive à Nice, semble bien être l’une des réponses durables à l’une des problématiques mondiales majeures de demain : comment nourrir les animaux (poissons, porcs, volailles) alors que les farines et huiles de poisson utilisées pour cela commencent à manquer, les océans étant victimes de surpêche, alors que dans le même temps, les demandes ne cessent de croître ?

Un besoin industriel

« Nous sommes partis en amont des besoins réels des industriels », explique Christophe Vasseur, PDG et cofondateur d’Inalve. « De nos échanges avec de grands groupes formulateurs est née l’expression de leur difficulté majeure : demain, il n’y aura plus suffisamment de protéines pour nourrir les animaux. Sachant qu’il leur est également demandé de réduire l’utilisation des antibiotiques. La tetraselmis peut répondre à ces enjeux. Notamment riche en oméga 3, elle coche naturellement toutes les cases, en termes de nutrition et de santé. La raison d’être de notre entreprise est d’arrêter d’exploiter les ressources naturelles. Notre farine issue de notre procédé breveté, est neuf fois moins impactante sur l’environnement que le soja par exemple, également utilisé. On connaît les bienfaits de la tetraselmis depuis longtemps mais le gros écueil était lié à sa production, trop chère pour trop peu de volumes. Il nous fallait donc produire les volumes attendus à coûts maîtrisés. »

La start-up Inalve compte désormais 16 collaborateurs — Photo : Pixels From Mars

Pour ce faire, la start-up de 16 salariés est passée à la vitesse supérieure en 2020 portée par une levée de fonds de 1,6 million d’euros en 2019 (et une précédente de 3 M€ en 2018). Elle a ainsi posé un premier jalon vers son industrialisation, sous la forme d’une ferme pilote implantée depuis l’été dernier dans l’Éco-Vallée niçoise. « C’est une première mondiale », assure Christophe Vasseur. « Il s’agit d’une serre dans laquelle nous avons apposé des biofilms de microalgues. Nous avons procédé par biomimétisme, utilisant l’énergie solaire et l’eau. Les récoltes sont en test chez nos partenaires industriels et académiques afin de continuer à confirmer la qualité nutritionnelle de ces microalgues. Il nous faut pouvoir nous intégrer dans les process industriels et ne pas avoir à les faire changer ou modifier. »

Une ferme pour produire des milliers de tonnes par an

Face à l’ampleur des besoins du marché, les ambitions d’Inalve sont grandes et forcément internationales, tournées vers l’Europe et l’Asie. L’entreprise vise pour cela un effectif d’une cinquantaine de collaborateurs d’ici moins de deux ans ainsi que la construction d’une ferme de plusieurs dizaines d’hectares d’ici 2023-2024 afin de produire « plusieurs milliers de tonnes de tetraselmis par an ». En attendant, un site d’un hectare doit ouvrir cette année dans la plaine du Var, sur le territoire de la métropole de Nice. « Nous voulons produire en local pour un besoin mondial. » L’aquaculture est le marché numéro un, mais les demandes iront bien au-delà, les farines de poissons étant utilisées pour nourrir non seulement poissons ou crevettes, mais aussi les porcs et les volailles.

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