Première technopole d’Europe, avec 2 500 entreprises et un record de 40 000 emplois (+ 1 300 en un an), Sophia Antipolis n’en est pas moins composée de bâtiments vieillissants voire vraiment archaïques. "80 % d’entre eux sont obsolètes, assure Christophe Courtin, fondateur et dirigeant du groupe éponyme qui regroupe désormais une soixantaine de collaborateurs. J’avais été frappé par cette dichotomie entre ces belles entreprises et leurs locaux. Nous avons donc décidé de faire ici ce qui se fait dans d’autres villes, notamment à l’étranger : des bâtiments dignes de ce nom." C’est-à-dire modernes et pratiques bien sûr, et surtout écoresponsables.
"C’est ça Sophia Antipolis"
Ainsi ont été lancés des programmes d’envergure parmi lesquels Naturae qui vient d’être inauguré et qui représente un investissement de près de 30 millions d’euros. Sur l’ancien site de KPMG se dressent désormais deux bâtiments flambant neufs sur 6 000 m2, au milieu de la forêt. "Les lieux étaient libres depuis plus d’un an. Ils étaient amiantés et très énergivores, reprend Christophe Courtin. La consommation énergétique de Naturae est 90 % moins élevée que l’ancien bâtiment. " Des panneaux photovoltaïques complètent le tableau, de même qu’une terrasse de 1 000 m2, végétalisée, arborée, avec un potager bio. "Quand on regarde à travers tous les carreaux, on voit du vert, c’est ça Sophia Antipolis. Les bâtiments ne dépassent pas la canopée, comme le précise la charte de Pierre Lafitte (fondateur de la technopole de 1969, NDLR)."
L’écoresponsabilité des lieux s’est illustrée dès les premiers coups de pioches. L’ancien site ayant été déconstruit et non démoli. "C’est-à-dire que nous recyclons 80 % du bâtiment existant." C’est là, l’un des modes opératoires favoris du promoteur, appliqués sur la totalité de ses programmes. Tout comme l’intervention d’entreprises locales pour mener l’intégralité des chantiers. "Tout cela est vertueux et nous pensons que, à terme, c’est aussi ce qui fera la différence entre une entreprise comme la nôtre et une autre."
Coliving pour les actifs et salles blanches pour les biotechs
Centrium sera livré à son tour début 2023. Il s’agit d’un "site serviciel, avec salle de sport et restaurant", sur 12 000 m2, où Groupe Courtin installera son siège d’ici quelques jours. D’ici trois ans, ce sera au tour du programme baptisé Oxygen, tout juste acquis par le promoteur sur l’ancien site d’Integra Neurosciences Implants, bâti dans les années 1980. "Au lieu de construire 17 000 m2 de bureaux, nous allons traiter deux sujets qui ne sont pas abordés dans la technopole : le coliving (nouveau concept immobilier entre la colocation et le séjour de courte durée dans un hôtel, NDLR) en créant 170 chambres pour jeunes actifs et étudiants, qui ont de grandes difficultés de logement, et 4 300 m2 de salles blanches pour répondre aux besoins des biotechs. Nous avons quasi déjà des preneurs pour les deux alors que ce ne sera prêt que dans trois ans. On ne fait pas de l’immobilier pour faire joli mais parce qu’il y a des preneurs."
Sans compter le projet Oxygen (100 M€ d’investissement) prévu pour être livré en 2026, Groupe Courtin a déjà investi 200 millions d’euros sur 35 000 m2 au sein de Sophia Antipolis.
