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Avec le BAM, le promoteur Habside concrétise un virage stratégique
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Avec le BAM, le promoteur Habside concrétise un virage stratégique

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Il y a quelques semaines, le « nouveau » BAM, à Marseille, a ouvert ses portes. Derrière la renaissance de l'ancien bâtiment des affaires maritimes, transformé en « lieu d’échange », voué à accueillir des événements professionnels très divers, se cache le promoteur marseillais Habside qui a opéré depuis 2018 un virage à 360°.

Emilie Engel, responsable développement du BAM, Stéphane Pérez, président et Delphine Gineste, directrice du promoteur immobilier Habside. — Photo : Jérôme Cabanel

Sorti de terre à Marseille en 1866, abandonné par la mairie en 2010, squatté depuis 2014, objet d’un appel à projets lancé par le Département en 2015 remporté par Habside (ex Perimmo), le Bâtiment des affaires maritimes est devenu le BAM, « un lieu d’échange » voué à accueillir des événements professionnels. Le promoteur immobilier marseillais Habside a investi 15 M€ dans cette renaissance. « En premier lieu, nous sommes tombés amoureux de la façade. Puis, après un an et demi de travaux, nous avons réussi à apprivoiser les lieux, à les transformer et aujourd’hui, nous sommes heureux d’y travailler », détaille Stéphane Pérez, président d’Habside. Car le BAM abrite non seulement neuf espaces en location (répartis sur 400 m²) allant du jardin à une salle de visioconférence, mais aussi le nouveau siège social et le showroom d’Habside, les architectes du cabinet Tangram, l’espace de coworking de la Cité Fab et le Fongecif. « Nous avons réussi à redonner vie à un lieu emblématique, à créer un lieu atypique, un lieu de culture et d’économie. Nous avons essayé d’être innovants. C’est un acte militant de venir ici et c’est pour nous une manière de devenir acteurs de notre territoire », poursuit Delphine Gineste, directrice générale d’Habside.

Construire la ville et la vie de demain

Les deux dirigeants d’Habside ne comptent pas s’arrêter là. « À travers ce que nous avons réalisé an sein du BAM, c’est aussi tout un nouveau quartier que nous souhaitons créer. » Ils ont ainsi racheté d’autres immeubles de la rue des Phocéens avec l’envie d’y créer 30 logements et d’y faire revenir la vie en favorisant l’installation de restaurants et de cafés. « Les travaux devraient être votés au second semestre 2019 », souligne le dirigeant marseillais. Ce programme trouve toute sa place dans le projet d’entreprise initié en 2016 et concrétisé l’année dernière avec le changement de nom de l'entreprise. « Nous pensons en effet qu’en tant que promoteur, nous avons une responsabilité dans la construction de la ville et de la vie de demain », explique Stéphane Pérez. Convaincu avec Delphine Gineste que « faire du logement pour du logement avait peu d’intérêt », il a refondu le projet de l’entreprise.

Une nouvelle stratégie payante

« Aujourd’hui, nous ne parlons plus seulement de logements, mais aussi de services, de mixité fonctionnelle, de nature dans la ville, de transition énergétique, de nouvelles méthodes de commercialisation. » Ce positionnement différenciant porte ses fruits : en moins d’un an l’entreprise, qui existe depuis 30 ans dans le paysage marseillais, est passée de 10 à 23 collaborateurs, internalisant la plupart des ressources dont elle avait besoin. Elle a aussi développé une nouvelle activité liée à la gestion de lieux de vie et gère le BAM, mais aussi le Grand Hôtel Serre Chevalier à Briançon, le Château de la Pioline et le Set Club à Aix-en-Provence. « Nous sommes devenus des promoteurs de vie », renchérit Delphine Gineste. Le promoteur a ainsi doublé le volume de ses projets pour atteindre 250 logements vendus en 2018, sans renier ses valeurs.

La réhabilitation du BAM désormais achevée, le promoteur marseillais compte 7 à 8 projets en cours et 15 autres qui ne demandent qu’à sortir des tiroirs. Avec 40 M€ de chiffre d’affaires en 2018, les dirigeants visent les 60 M€ en 2020.

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