Entre l’Amérique et la Côte d’Azur, c’est une vieille histoire d’amour. Trente ans que Delta Air Lines (CA 2021 : 29,9 milliards de dollars, 5 000 vols par jour dans plus de 300 destinations au monde soit 200 millions de passagers transportés par an avant Covid) relie directement Nice à New York. Une liaison qui reprend son cours le 27 mars prochain à raison de cinq vols par semaine puis, à partir du 2 mai, un vol par jour, soit une capacité de 1 666 passagers par semaine.
"Le poids économique de la clientèle américaine sur la Côte d’Azur était en croissance depuis 2009 pour atteindre un record de 530 000 séjours en 2019, hissant ce marché au troisième rang des marchés internationaux derrière la Grande-Bretagne et l’Italie", rappelle Manuel Harbreteau, responsable marketing de l’offre CRT Côte d’Azur. Un public très intéressant qui dépense en moyenne 150 euros par jour et par personne (hôtellerie, restauration, shopping, loisirs). Ce chiffre est évidemment d’un autre temps, celui d’avant la pandémie. L’été dernier, la Côte d’Azur n’a accueilli "que" 150 000 visiteurs américains, dont 50 000 ayant transité par l’aéroport niçois. "On espère que 2022 reprendra sa dynamique avec un taux de croissance à deux chiffres sur ce marché", reprend Manuel Harbreteau. Car le marché made in USA représente encore un fort potentiel à développer, notamment sur ce que les professionnels appellent les ailes de saison", le printemps et l’automne.
Une liaison saisonnière
Mais le rêve des acteurs locaux serait de pouvoir compter sur une ligne annuelle, car ce Nice-New York est saisonnier et s’arrêtera, comme à l’accoutumée, fin octobre. "Notre souhait est de [la] garder toute l’année", plaide Rudy Salles, président délégué de l’Office de tourisme métropolitain de Nice. "Delta avait fait une tentative à l’hiver 2016. Malheureusement, la vague d’attentats en France et précisément à Nice, y avait mis fin. Mais je pense qu’il y a de la place pour un Nice-New York toute l’année, pour la clientèle de la région Provence Alpes Côte d'Azur avec ses cinq millions d’habitants, mais aussi pour le marché italien voisin. Il faut aussi regarder du côté du Piémont et de la Ligurie. On vient prendre l’avion à Nice depuis Turin. C’est notre bassin de vie et d’activité, notre zone de chalandise, un bassin industriel à très forte valeur ajoutée."
Les voyageurs d’affaires représentent à ce jour 35 % des vols de Delta Air Lines entre Nice et New York, collaborateurs de grands groupes mais aussi et surtout dirigeants de PME pour qui la compagnie a développé un programme dédié et fait une priorité de le renforcer cette année.
"Et il ne faut pas oublier qu’un vol long-courrier permet aussi d’exporter des marchandises", souligne Franck Goldnadel, président du directoire d’Aéroports de la Côte d’Azur. "Il est très important d’avoir du fret."
Les atouts ne manquent pas donc pour séduire la compagnie américaine. Son vice-président pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Inde, Nicolas Ferri, s’est ainsi "engagé à travailler" avec les acteurs du tourisme azuréen "à développer cela".
En attendant, Delta Air Lines sera cette année en concurrence avec La Compagnie, compagnie aérienne française 100 % affaires, et pour la première fois avec sa compatriote United Airlines qui lancera sa ligne saisonnière (prévue pour 2020 puis annulée pour cause de pandémie) à partir de fin avril.
