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Atem préserve un savoir-faire industriel de Défense français
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Atem préserve un savoir-faire industriel de Défense français

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En créant une nouvelle activité, la PME Atem, spécialisée dans les technologies de pointe, répond aux enjeux de souveraineté pour l’industrie française de Défense. Elle accroît aussi ses positions sur ce secteur stratégique et s’offre l’opportunité de construire à terme un nouvel outil industriel dans le Var.

Atem a recruté 12 anciens salariés d’Epcots, suite à la liquidation judiciaire de la société — Photo : Atem

Après avoir repris l’entreprise VN Composites en 2020, la société Atem fait le pari de relancer l’activité d’une société liquidée récemment, Epcots. "Faute de temps pour nous positionner, nous avons engagé des discussions en direct avec les anciens salariés pour conserver, avec eux, un savoir-faire d’excellence dans la conception et la fabrication de systèmes électroniques durcis, à savoir des consoles, tables tactiles, des panels PC, des baies électroniques, adaptés à un environnement militaire", explique Grégory Golf, directeur général adjoint d'Atem. Douze d’entre eux ont déjà rejoint la société, nouvellement créée, Atem Electronics & Systems.

Un marché élargi

"Avant même l’embauche de ces salariés, les clients d’Epcots nous sollicitaient et nous avons déjà de belles consultations en cours", confie le dirigeant. Une raison de plus qui a décidé la direction d’Atem à se mobiliser. Epcots, ancienne filiale du groupe toulonnais Montblanc Technologies (CA consolidé de plus de 8M€), spécialiste de la haute protection en dans des conditions sévères, ne s’est pas éteinte par manque de clients, mais davantage du fait d’un manque de financement de son besoin en fonds de roulement.

Au-delà de la conservation d’un savoir-faire made in France, la création d’Atem ES trouve toute sa place dans la stratégie de développement de l’entreprise Atem, basée à Solliès-Pont, à l’est de Toulon. Spécialiste des cordons coaxiaux et sous-systèmes hyperfréquences pour l'aéronautique et le spatial, la PME, impactée par la crise sanitaire, a renoué avec l’équilibre en 2021 (résultat de 250 000 euros) et devrait retrouver son niveau d’avant crise cette année, soit 2,8 à 3 millions d’euros de chiffre d’affaires.

En recrutant les anciens salariés d’Epcots, Atem (45 salariés au total) accroît ses positions dans le monde de la Défense, dans des programmes terrestres et navals, alors qu’elle travaillait essentiellement dans l’aéronautique. C’est aussi une voie d’accélération pour monter dans la chaîne de valeur et produire à terme des systèmes hyperfréquences complets. Enfin, Gregory Golf a la conviction que cette nouvelle société lui ouvrira à moyen terme les portes de l’export.

Un projet d’usine

"C’est un beau pari, synonyme de développement pour l’ensemble du groupe", se félicite-t-il. Dès l’année prochaine, il veut restaurer la confiance des clients et fournisseurs, avant de retrouver un niveau d’activité profitable en 2024. L’objectif est de réaliser 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires sur Atem ES en 2023, puis jusqu’à 3 millions d’euros d’ici trois ans. "Nous avons le soutien de Bpifrance, de la Direction générale de l’armement, de grands donneurs d’ordres comme MBDA, Safran ou Nexter et ils comptent sur notre savoir-faire pour leurs programmes en cours et futurs." Dès 2025, lorsque les trois sociétés du groupe auront gagné en référencement chez leurs clients, l’ensemble pourrait atteindre un chiffre d’affaires cumulé de 6 à 7 millions d’euros pour 50 personnes. Soit "une taille intéressante", pour permettre à Grégory Golf et au Pdg d’Atem, Arnaud Sackda, de convaincre l’État dans le cadre de France 2030, et des investisseurs de les suivre dans un projet plus grand : la construction d’une nouvelle usine, capable de pérenniser un savoir-faire, attribut de la souveraineté française.

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