Les créateurs
Grégoire Chailleux dirige 9b +, une agence toulonnaise spécialisée dans la conception d’expériences culturelles. Patrick Kochlik et Jens Wunderling ont créé leur studio de design, Syntop, à Berlin, en Allemagne et imaginent des interfaces numériques pour favoriser des expériences immersives et enrichissantes. De leur collaboration est née l’envie de créer « un outil capable d’offrir des visites guidées en extérieur à n’importe quel moment et de façon personnalisée », explique Grégoire Chailleux.
Le concept
Au même moment, Grégoire Chailleux rencontre le CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) du Var. Ensemble, ils imaginent ce qui deviendra Archistoire. Courant 2017, une première version d’Archistoire offre ainsi une expérience de visite augmentée dans les rues de Toulon. « Avec un smartphone, le visiteur peut explorer à 360 degrés les lieux qu’il visite, à son rythme et selon ses centres d’intérêt. Grâce à la géolocalisation, il accède à des contenus exclusifs en lien avec les éléments perçus : détails architecturaux, anecdotes historiques, lecture paysagère, etc. Des contenus graphiques, des photos d’archives, des cartes postales anciennes, des tableaux, viennent se superposer au réel », explique Grégoire Chailleux. Avec Archistoire, le visiteur peut remonter le temps ou encore entrer dans des lieux inaccessibles.
Les perspectives
La première application Archistoire sur la ville de Toulon a été en grande partie financée par le CAUE du Var dans le cadre de sa mission de sensibilisation du grand public. Depuis, « nous avons déployé le village d’Alleins en partenariat avec le CAUE des Bouches-du-Rhône », précise Grégoire Chailleux. Le concept Archistoire a aussi séduit Avignon, dans le Vaucluse, qui a réalisé ce projet dans le cadre du dispositif Budget participatif 2017 de la ville, et une déclinaison à l’échelle du Var est en préparation. Le produit Archistoire peut potentiellement intéresser l’ensemble des 92 CAUE de France.
Grégoire Chailleux imagine son entreprise comme un nouveau média permettant d’écrire une histoire enrichie. « Avec le storytelling, nous nous éloignons de l’outil strictement touristique. Nous ciblons les collectivités, mais aussi les entreprises. » Grégoire Chailleux identifie aussi un autre gisement potentiel : les constructeurs de voitures autonomes, qui devront demain imaginer « des loisirs en mobilité pour occuper les passagers. » Enfin, l'interface développée par l'équipe toulonnaise intéresse aussi les éditeurs traditionnels de contenus touristiques auxquels elle peut proposer une extension numérique des guides de voyage. La jeune entreprise toulonnaise, dont les statuts ont été tout récemment déposés, espère boucler un premier exercice à 250 000 euros de chiffre d'affaires.