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Aiôn construit l’avenir de l’horlogerie française à La Ciotat
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Aiôn construit l’avenir de l’horlogerie française à La Ciotat

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Le groupe Aiôn, fondé en 2021 et installé à La Ciotat depuis le début de l’année 2022, veut rendre à la France son rang d’acteur majeur de l’horlogerie au niveau mondial. Pour cela, le groupe a misé sur le sud de la France et prévoit d’investir 100 millions d’euros dans la création d’une usine de fabrication de mouvements et de montres.

Olimpiu Salcou, président du directoire du groupe Aiôn — Photo : Aiôn

C’est un projet d’implantation qui n’est pas passé inaperçu. Le jeune groupe Aiôn, fondé en juillet 2021 par quatre associés, Anthony Simao, Hubert Patural, Olimpiu Salcou et Céline Guth, a décidé de parier sur La Ciotat pour y installer une usine de fabrication de mouvements et de montres et ainsi redonner ses lettres de noblesse à l’horlogerie française. "La dernière montre manufacturée dans l’Hexagone remonte au début des années quatre-vingt. Aujourd’hui, les montres sont imaginées ou assemblées en France, mais elles n’y sont plus produites, notamment pour ce qui est du ressort de précision en forme de spirale, qui fait qu’une seconde est une seconde, et dont le savoir-faire est exclusivement suisse, détenu par Swatch Group et quelques usines helvétiques", explique Olimpiu Salcou, un expert en pilotage d’entreprises, qui a pris la présidence du directoire.

Un cadre de rêve pour se démarquer

Pour créer cette usine française de mouvements, le groupe a fait l’acquisition d’une manufacture horlogère suisse et de son parc de machines. Ces 450 machines rejoindront prochainement La Ciotat, préférée au Doubs, berceau de l’horlogerie française. Une manière pour Aiôn de se démarquer des acteurs existants, mais pas que. Le groupe a aussi bénéficié d’un bon accueil des acteurs locaux, de la CCI à l’agence d’attractivité Provence Promotion en passant par la Ville de la Ciotat, la Région et les services de l’État. "Nous souhaitions enfin nous rapprocher à la fois des clients et des compétences et proposer un cadre de rêve pour travailler et attirer des talents", explique Olimpiu Salcou qui a déjà noué un partenariat avec l’une des sept écoles horlogères françaises, installée à Marseille, et confie avoir déjà reçu un certain nombre de candidatures. Puis, à La Ciotat, "nous sommes à proximité d’un aéroport international, mais aussi de Monaco, de la Côte d’Azur et d’un chantier naval, qui accueille de nombreux yachts et leurs propriétaires."

60 millions d’euros investis sur 5 ans

Depuis le mois de novembre 2021, Aiôn occupe un bâtiment de 1 600 m² à quelques mètres de la Méditerranée. "Nous avons déjà recruté 15 salariés. Parmi eux, sept personnes ont été embauchées localement pour leurs aptitudes et suivent une formation de six mois. Le reste de l’équipe est composé d’experts en horlogerie", détaille le président. Le groupe devrait compter 40 personnes d’ici la fin de l’année 2022 et un total de 160 d’ici à cinq ans, lorsque l’usine de 10 000 m², sur 30 000 m² de terrain, sera sortie de terre, sur la zone Athélia V.

"Une enveloppe de 60 millions d’euros sera investie sur cinq ans. Nous sommes lauréats du plan de relance et devrions recevoir une aide de 800 000 euros. Nous pouvons aussi compter sur la confiance de nombreux investisseurs", précise Olimpiu Salcou. Côté chiffre d’affaires, le montant visé reste confidentiel "parce que nous n’en sommes qu’au démarrage, mais les objectifs sont ambitieux et réalistes", atteste le dirigeant. À la production, l’objectif est de réaliser 50 000 mouvements dès la fin de l’année 2023.

Une expertise globale et 100 % française

Aiôn est né avec l’ambition de créer une structure complète, capable de regrouper toutes les compétences nécessaires, de la conception à la commercialisation en passant par la fabrication d’une montre. Le groupe prévoit de produire des mouvements en marque blanche tout en misant sur ses propres marques pour positionner le savoir-faire horloger français sur la scène internationale : Hegid, un fabricant parisien de montres évolutives passé dans le giron du groupe Aiôn en mars 2022 et Lornet, "le fleuron du groupe", une marque de montres automatiques, qui existe depuis 2016 et a été créée par Anthony Simao, le maître horloger, à l’origine de l’aventure Aiôn.

Lornet et Hegid comptent parmi les sept filiales du groupe. Ce dernier abrite aussi un bureau d’études, les deux manufactures, l’une à La Ciotat, l’autre en Suisse (La Chaux de Fonds), conservée pour proposer du "swiss made", et une filiale en charge de l’assemblage, de la décoration des composants et du service après-vente. Enfin, la dernière société pilotera un réseau de boutiques de montres équipées des mouvements mis au point par le groupe. "Nous avons engagé des prospections pour installer une première boutique à Paris avant d’envisager d’autres ouvertures à Milan, Londres, Monaco, voire aux États-Unis."

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