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A 50 ans, l'entreprise de travaux publics Enit veut séduire la jeunesse
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A 50 ans, l'entreprise de travaux publics Enit veut séduire la jeunesse

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Cinquantenaire, l'entreprise Enit, spécialisée dans la pose de conduites et canalisations a su résister et faire le dos rond lorsque la commande publique s'est faite plus rare. Aujourd'hui, sa dirigeante espère séduire la jeunesse, indispensable pour faire grandir et pérenniser l'entreprise.

André d'Angelo (au premier plan), fondateur de l'entreprise Enit et ses enfants Agnès, P-dg de l'entreprise familiale, Eric, comptable et Nancy, directrice du service achats. — Photo : Enit

Inscrites dans le paysage des travaux publics depuis maintenant 50 ans, l’entreprise Enit s'est fait un nom dans la pose de conduites et canalisations. Ses activités se sont aussi diversifiées avec la création d'une société spécialisée dans la location de matériel de travaux avec chauffeur, l’autre dans le contrôle, et une holding, DFH. « Notre père et notre oncle ont créé l’entreprise en 1969 pour répondre à la mise en service du Canal de Provence par sections successives entre 1969 et 1986 », raconte Agnès d’Angelo, la petite dernière d’une fratrie de trois enfants, devenue directrice de l’entreprise familiale il y a maintenant 15 ans. Depuis, la société du Canal de Provence (qui dessert 111 communes et 3 millions d’habitants, NDLR) est restée un client majeur de la société Enit, implantée à Meyreuil, près d’Aix-en-Provence, et représente près de la moitié de son chiffre d’affaires (près de 10 M€, NDLR). Collectivités locales et syndicats des eaux complètent le portefeuille clients de l’entreprise. « Si ces dernières années, les travaux publics ne figuraient pas forcément au rang des priorités des grands donneurs d’ordres, on assiste depuis quelques mois à la relance de certains projets d’investissement, sans toutefois revenir à l’époque des grands travaux, qui est je pense bel et bien révolue. Puis, des événements, comme l’effondrement du Pont Morandi à Gênes, font bouger les lignes », déclare Agnès d’Angelo. Alors, si cette dernière avoue une certaine difficulté à se projeter, elle espère continuer à décrocher de beaux projets dans un secteur - les réseaux humides - « où il y a tout à faire. »

La dirigeante dans les écoles

Mais elle ne recherche pas la croissance pour la croissance. Conformément aux vœux de son père, elle recherche davantage la pérennité 50 années après la création de l’entreprise. « Nous devons rester compétitifs, maintenir la qualité de nos prestations et les compétences de nos collaborateurs, préserver l’environnement. Car un chantier réussi reste notre meilleure carte de visite », souligne André d’Angelo, président du conseil de surveillance et fondateur.

À l’image de nombreuses autres entreprises des travaux publics, la société Enit doit aussi séduire ses futurs salariés pour continuer de grandir. « Aujourd’hui, nous travaillons avec trois agences d’intérim et nous n’avons même pas de candidats. Cette situation freine clairement notre croissance », se désole Agnès d’Angelo. En manque de bras, l’entreprise qui emploie 55 permanents et 15 intérimaires à l’année, refuse de répondre à certains marchés : « Nous serions en effet incapables de les assurer. » En cause : la mauvaise image dont souffrent les métiers des travaux publics. Pour y remédier, la dirigeante aixoise prend régulièrement son bâton de pèlerin, à la rencontre des jeunes en collèges ou lycées : « Pour moi, il s’agit d’un nouveau challenge à relever. Pour les jeunes, c’est souvent une découverte et nous avons un argument imparable – l’ascenseur social – à faire valoir. Avec de la volonté, de la motivation et une soif d’apprendre, non seulement de belles carrières sont possibles, mais en plus nous leur proposons de rejoindre une belle aventure humaine et familiale », confie celle qui a occupé plusieurs services administratifs au sein de la société familiale avant d’en prendre la direction.

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