Habituellement très discrèt, le fabricant de détecteurs de métaux Xplorer s’est retrouvé dans l’actualité cet automne en devenant, avec Rowenta, l’un des deux premiers détenteurs du label contre l’obsolescence programmée Longtime. « La durabilité de nos produits a toujours été une priorité : toutes nos gammes sont garanties cinq ans, et nos tarifs en SAV sont définis de façon forfaitaire pour ne pas surmarger au détriment du consommateur, indique Alain Loubet, fondateur et gérant d’Xplorer. Nous proposons aussi à nos clients des fiches d’auto-diagnostic pour limiter l’envoi en SAV : il est de la responsabilité des fabricants d’appareils électroniques de proposer des produits facilement réparables. »
Bâtiment à très haute performance énergétique
L’engagement de la société dans le développement durable ne s’arrête pas à ses produits. Créée en 1998, Xplorer a investi dix ans plus tard à Castanet Tolosan (31) un bâtiment avant-gardiste en termes de conception, et porteur du label Très Haute Performance Énergétique. L’intégralité de la structure est isolée par l’extérieur et les toits accueillent des panneaux solaires qui couvrent les besoins en chauffage. Les deux extensions réalisées depuis présentent le même niveau de performance, et intègrent aussi des nichoirs pour favoriser la biodiversité sur le site.
La dernière extension, finalisée en 2019 pour un investissement de 1,5 M€, a permis de doubler les surfaces disponibles, pour un total de 5 000 m2. Elle a permis d’accroître les surfaces de stock, d’accueillir les équipes du bureau d’études, et de créer une ligne de production de cartes électroniques (CMS), un composant jusque-là acheté à des fournisseurs asiatiques. « Notre politique est d’internaliser au maximum la fabrication de nos détecteurs, précise Guillaume Gipouloux, directeur administratif et financier (DAF) de la société. C’est une façon d’assurer la qualité de la production, mais aussi de contribuer au développement du tissu économique local. »
« Made in Occitanie »
Avec la création de sa ligne CMS, Xplorer revendique une fabrication à 95 % française, et même très majoritairement « Made in Occitanie ». Pour la fourniture des composants plastiques, la PME peut notamment s’appuyer sur PSP (Muret), également détenue par Alain Loubet. Cette maîtrise de la chaîne de production, de la conception à la logistique, a contribué au succès d’Xplorer sur ses marchés. Commercialisés sous la marque XP Metal Detectors, ses produits sont devenus des références à travers le monde, 85 % des ventes se faisant à l’export. Si la société cible la clientèle des particuliers, elle équipe aussi des archéologues et plusieurs unités de l’armée et de la police en Inde.
« La force de nos produits, c’est leur ergonomie et leur faible poids, ramené à 770 grammes contre plusieurs kilos pour la majorité des fabricants, explique le directeur commercial Philippe Colin. Nous avons été les premiers fabricants au monde à proposer du sans-fil pour les trois éléments du détecteur : le casque, le disque de recherche et la télécommande. » Le fondateur Alain Loubet a imprimé cette culture de l’innovation dès les débuts de la société. En 1998, il équipait ses premiers détecteurs d’une canne télescopique réduisant l’encombrement, et brevetait ensuite une canne en S qui évite à l’utilisateur de devoir écarter les bras du corps pendant sa recherche.
S’appuyer sur la labellisation
Xplorer annonce une progression des ventes de 30 % en 2019 mais ne communique pas sur son chiffre d’affaires. La société exerce dans un environnement concurrentiel très particulier : sur le segment du haut de gamme, il n’existe qu’une poignée de fabricants dans le monde, de taille bien supérieure à la PME haut-garonnaise et ses 48 salariés. Le reste du marché est occupé par des produits d’entrée de gamme, généralement produits en Asie.
Pour Xplorer, l’entrée dans la démarche Longtime est une occasion de réaffirmer sa différenciation auprès des communautés d’utilisateurs. « Le label certifie le discours qualité que l’entreprise porte depuis de nombreuses années », résume le directeur commercial Philippe Colin. Les échanges avec les équipes d’Ethikis, la jeune société toulousaine qui a conçu le référentiel Longtime, ont aussi été l’occasion de pousser la réflexion sur les process de production. « Il est toujours pertinent pour une entreprise de chercher des points d’amélioration. Surtout si cela permet d’améliorer la fiabilité du produit et donc, au final, de baisser les coûts liés aux retours », ajoute le DAF Guillaume Gipouloux.
