Parmi ses nombreux sites de production disséminés dans dix pays, le groupe Virbac (5 100 salariés, CA 2021 : 1,06 Md€), sixième laboratoire mondial en pharmaceutique vétérinaire implanté à Carros, près de Nice (Alpes-Maritimes), gère depuis 1989 une usine, Virbac Nutrition (70 salariés), implantée à Vauvert près de Nîmes (Gard). Désormais à l’étroit sur son site gardois, l’entreprise se prépare à lancer un chantier d’ampleur. Elle va investir entre 40 et 50 millions d’euros pour construire une nouvelle usine d’une superficie de 12 000 m2, à Saint-Gilles (Gard), avec une mise en service prévue en septembre 2025. "Ce projet est une étape majeure et marque notre montée en puissance dans la nutrition animale, qui est devenue un pilier stratégique pour notre développement, car la santé animale démarre avec la nutrition", indique Olivier Elfassy, directeur de l’unité commerciale Nutrition/Santé de Virbac.
Des compétences à sauvegarder
Dédiée à la production d’aliments premium pour animaux domestiques (chiens et chats), la future usine, dont le chantier démarrera au premier trimestre 2024, disposera de deux lignes de fabrication et de conditionnement. Elles alimenteront la marque unique du groupe, "Veterinary HPM", qu’elle diffuse à travers 100 filiales commerciales dans le monde. "Notre objectif est de doubler le volume de nos produits pour la nutrition animale d’ici 2030, ce qui était impossible avec l’ancien site de Vauvert", commente Nicolas Perrin, directeur des opérations globales de Virbac.
L’usine accueillera 160 collaborateurs, parmi lesquels les 70 salariés de Virbac Nutrition, qui dispose de sa propre équipe de R & D. "Nous voulions rester fidèles à nos racines gardoises car, en trente ans, nous avons développé des compétences en R & D et en production sur un savoir-faire atypique. De plus, nous bénéficions dans le Gard d’un écosystème diversifié, d’un bassin d’approvisionnement efficient, et le déplacer nous faisait courir le risque de perdre en qualité", poursuit Nicolas Perrin.
Des capacités évolutives
La capacité opérationnelle du futur site de Virbac, conçu "pour les 30 ou 40 ans à venir" selon Olivier Elfassy, sera amenée à évoluer dans le temps. À terme, ses effectifs devraient être portés à 200 collaborateurs. De même, la configuration de l’usine permettra l’installation de nouvelles activités : le groupe niçois ne précise pas lesquelles à cette heure, tout en excluant d’y implanter la production de vaccins. Enfin, l’activité commerciale générée depuis le Gard prendra de l’ampleur. Le site de Virbac Nutrition réalise déjà 50 % de son activité à l’export, notamment en Asie et en Amérique Latine, un marché que le groupe entend développer. Au total, Virbac ambitionne de porter la part de la nutrition animale de 10 % à 30 % de son activité globale.
Pour convaincre Virbac de signer la promesse de vente, l’Agglomération de Nîmes Métropole lui a proposé une parcelle d’une surface totale de 66 000 m2, la dernière disponible dans la zone d’activités Mitra. Le groupe niçois est la 26e entreprise à venir s’y installer. Le président Franck Proust voit dans ce dossier le succès des méthodes de prospection mises en place par Nîmes Métropole : "Mon critère est le rapport emplois/surface le plus important possible. La crise sanitaire a mis en lumière le besoin de réindustrialiser la France, ce doit être notre priorité", juge-t-il.
