Takh lance un projet écotouristique autour du dernier cheval sauvage
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Takh lance un projet écotouristique autour du dernier cheval sauvage

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L’association Takh, qui préserve la seule race équine à n’avoir jamais été domestiquée dans un espace de 400 hectares en Lozère, crée une entreprise sur le même site. Elle proposera, d’ici 2023, des prestations de recherche en milieu rural et des activités d’écotourisme durable.

Takh est parvenue à reconstituer un groupe de 33 chevaux de Prejvalski, sur les 3 000 individus recensés dans le monde (la majorité en captivité) — Photo : Laurent Charbonnier / Les Films d'Ici

L’association Takh, basée à Hures-la-Parade (Lozère), œuvre à la préservation du cheval de Prjevalski. Cette espèce, considérée comme la seule race équine à n’avoir jamais été domestiquée, était totalement éteinte à l’état naturel depuis les années 1960. En 1993, Takh a prélevé onze individus dans divers zoos européens, afin de leur permettre de proliférer à nouveau sur le Causse Méjean, en Lozère, dans un espace de 400 hectares répartis en deux enclos. L’objectif est de réintroduire ces chevaux dans leur milieu d’origine, la Mongolie. « Plusieurs familles se sont formées sur le causse, sans l’intervention de l’homme, dont certaines ont été ramenées en Mongolie. Nous comptons aujourd’hui 33 chevaux, avec plusieurs naissances chaque année », raconte Jean-Louis Perrin, directeur de Takh (« cheval sauvage » en mongolien).

Sensibiliser à la préservation des ressources

Takh vient de créer une filiale sous la forme d’une société par actions simplifiée unipersonnelle, porteuse d’un projet à vocations scientifique et écotouristique qu’elle veut développer à Hures-la-Parade. Ce projet architectural et paysager suppose la rénovation d’une dizaine de bâtiments, au sein du village, pour créer des gîtes destinés à accueillir des professionnels (équitation, éthologie, recherche, formation, création artistique, séminaires d’entreprise, etc.) et des publics de particuliers (touristes, scolaires, étudiants, etc.).

Plusieurs prestations seront proposées : conférences, ateliers, stages d’observation, hébergement, séjours touristiques, etc. « Notre souhait est de sensibiliser ces publics à la préservation des ressources naturelles. Les gîtes seront construits avec des murets capables d’accueillir la faune sauvage se développant sur le causse, qu’il sera possible d’observer de près. De même, nous prévoyons divers programmes comme des balades sensorielles qui traverseront le causse en passant par les enclos des chevaux », énumère Jean-Louis Perrin.

Outre ce volet hébergement, le projet de Takh intègre un centre de recherche en milieu rural. Cette plateforme vise à accueillir des experts spécialistes des équidés et de la faune environnante : des prestations scientifiques leur seront proposées afin de développer de nouvelles méthodes d’observation de ces animaux en milieu sauvage. « Nous comptons aussi valoriser cette expertise scientifique en développant des projets similaires à l’étranger. Nous sommes déjà en pourparlers avec une réserve naturelle de Catalogne pour en créer un d’ici trois ans », annonce Jean-Louis Perrin.

10 000 visiteurs attendus tous les ans

Takh espère accueillir plus de 10 000 personnes à l’année. Elle prévoit d’organiser une trentaine de stages et de visites immersives, d’une dizaine de personnes par session. La partie hébergement ne devrait concerner qu’une vingtaine de personnes sur place, et sera gérée en coopération avec d’autres gîtes du Causse pour les visiteurs supplémentaires.

Le permis de construire étant déposé, le chantier à Hures-la-Parade devrait débuter en février 2021, en vue d’une livraison en mars 2023. Le projet mobilise un investissement d’au moins 1,9 million d’euros au démarrage, sur un budget global estimé à 2,7 millions d’euros si le montage financier est bouclé. Takh a déjà obtenu l’engagement des collectivités territoriales (Communauté de communes Gorges Causses Cévennes, Département de la Lozère, Région Occitanie) et de son mécène historique depuis la création de l’association, la fondation suisse MAVA. Elle travaille aujourd’hui à compléter son plan de financement auprès des banques et d’autres partenaires et mécènes.

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