L’entreprise de biotechnologie Stem Genomics (6 salariés, CA 2020 : NC) vient de lever 923 000 euros auprès de la société d’investissement Ocseed, du fonds French Tech Seed, ainsi que bpifrance sous forme de subvention. Créée en 2018 à Montpellier sur la base des recherches menées au sein du laboratoire de culture cellulaire IRMB (Inserm-CHU de Montpellier-Université de Montpellier) et après une phase de maturation conduite par la SATT AxLR, la biotech développe des tests pour faciliter le contrôle qualité des cellules souches.
Une solution de test ultra rapide
Les cellules souches sont les cellules mères de tous les organismes et tissus du corps humain, et sont cultivées en laboratoire pour développer de nouveaux traitements en matière de médecine régénérative et de thérapie cellulaire. « L’avantage est qu’elles se développent vite, et qu’on peut en produire de grandes quantités en laboratoire. Néanmoins, certaines anomalies génétiques peuvent apparaître au sein des cellules souches lors de ces cultures. Stem Genomics a développé le test le plus rapide du marché, qui permet de détecter les anomalies de ce type les plus récurrentes. On peut alors arrêter rapidement les cultures concernées, ce qui présente un intérêt économique évident pour un industriel », explique Nicolas Chapal, PDG de la biotech.
Après une première phase de croissance centrée sur la valorisation de ce test, qu’elle propose à ses clients sous forme de prestation de service, Stem Genomics franchit un cap commercial en lançant, grâce à cette levée de fonds, son premier kit pour le contrôle qualité des cellules souches. « C’est une évolution de notre business model. Jusqu’alors, les laboratoires nous envoyaient leurs prélèvements. Dorénavant, ils pourront nous acheter les kits et faire les tests qualité eux-mêmes », souligne Nicolas Chapal.
Une place à prendre sur un marché naissant
Le plus gros marché pour les cellules souches se situant outre-Atlantique, Stem Genomics fait de l’Amérique du Nord sa priorité de développement. En Europe, la biotech ciblera d’abord le Royaume-Uni et l’Allemagne. Elle prévoit de passer de 3 à 7 salariés en moins d’un an pour impulser cette stratégie.
Les recherches n’ayant été autorisées qu’à partir des années 2000, les cellules souches sont un marché encore jeune, toujours en phase de structuration. « Il y a plus d’un millier d’études cliniques en cours dans le monde », glisse Nicolas Chapal. À moyen terme, l’ambition de Stem Genomics est de s’imposer comme une référence dans son domaine, au moment où sortiront les premiers traitements ou thérapies. Dans cette perspective, la biotech investit aussi pour décrocher une certification ISO 9001 à l’automne. Au-delà, elle travaille toujours en R & D pour développer de nouveaux tests, et les lancer d’ici deux ans. « Les prochains tests seront plus exhaustifs. Ils interviendront en fin de processus de culture des cellules souches, pour détecter les anomalies les moins récurrentes », annonce Nicolas Chapal.
