Quand la famille Robardey, propriétaire de la société d’ingénierie Sogeclair à Blagnac, prend en 1997 la décision d’entrer en Bourse, la trésorerie de la PME est dégradée. « Les années 1990 avaient été difficiles dans notre secteur d’activité : la rentabilité était de retour mais nous n’avions pas les moyens de financer notre développement, se souvient Philippe Robardey, aujourd’hui PDG de Sogeclair. Plusieurs personnes nous ont orientées vers la Bourse, un outil que nous pensions inaccessible à une société de notre taille ! »
Sogeclair intègre le Second Marché en 1998, année où la société atteint 18 M€ de CA pour un effectif de 300 personnes. Il a fallu un an de travail pour préparer la documentation réglementaire et sécuriser la situation financière. À quelques jours de l’introduction, un mini-krach secoue le marché. « Nous avons repoussé l'IPO au mois de novembre », raconte Philippe Robardey. Très vite, l’objectif de lever 2,1 M€ sur le marché est atteint.
Se nourrir du regard du marché
Avec le recul, le PDG de Sogeclair juge le bilan de cette introduction très positif. « Aller en Bourse nous a permis de financer vingt ans de croissance sans revenir vers le marché, et de nous développer à l’international, qui représente aujourd’hui 55 % de l’activité », résume-t-il. Le chiffre d'affaires de Sogeclair s’est établi à 159,4 M€ en 2018, pour des effectifs portés à 1 600 personnes.
La présence en Bourse implique une communication financière très détaillée. « La somme des informations données au marché, et donc à vos concurrents, est énorme. Nous essayons d’en tirer avantage en nourrissant notre réflexion de ce regard extérieur, notamment celui des analystes qui interrogent régulièrement nos choix », précise Philippe Robardey.
Le dirigeant se dit attentif aux fluctuations de l’action Sogeclair mais en relativise l’importance : « 67 % des actions sont toujours aux mains d’actionnaires familiaux, et la politique de dividendes reste pour les deux tiers axée sur l’investissement et les réserves de sécurité. Le rapport de force est finalement plus simple que si on a recours aux sociétés de private equity, où l’on doit rendre des comptes à un seul investisseur. »