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SeaWing : une voile autonome pour tracter les navires marchands
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SeaWing : une voile autonome pour tracter les navires marchands

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La start-up Airseas est la première à développer une voile capable de tracter un paquebot qui se déploie et se replie de manière autonome. Grâce à la force du vent, la SeaWing permet ainsi une économie de carburant de 20%.

Photo : Airbus

La voile SeaWing est sans équivalent. Elle a été imaginée par dix ingénieurs d’Airbus embauchés par Airseas. Fondée en octobre 2016, la société Airseas est hébergée au Fablab Protospace du géant aéronautique à Toulouse. Créée sur la base d’1,2 M€ de fonds propres, dont 10% investis par Airbus, la jeune pousse compte faire économiser 20% de fuel et d’émissions aux navires, ce qui représente 1 à 2 M€ par an et par bateau.

Une voile intelligente et automatisée

Mais surtout, un seul bouton suffit au capitaine pour déployer et replier la SeaWing. « Il y a environ dix ans, la société allemande SkySails avait essayé de tracter des bateaux avec une voile de kytesurf, mais un équipage de plusieurs personnes était nécessaire pour manipuler l’aile, explique Vincent Bernatets, fondateur d’Airseas. La SeaWing, elle, est la seule au monde à être entièrement automatisée ».

La voile, déployable pour une vitesse de vent comprise entre 8 et 40 nœuds, tracte les paquebots via un câble de 400 m de long. « On fait faire des huit à l’aile en permanence, ce qui permet de tracter 5 à 6 fois plus efficacement qu’avec une voile statique », précise Vincent Bernatets. De plus, la SeaWing analyse en continu un ensemble de données météorologiques et océaniques pour s’adapter de façon intelligente aux conditions et optimiser seule ses performances.

Première livraison fin 2019

À ce jour, 2 des 5 plus grands armateurs mondiaux ont signé une lettre d’intention pour équiper leur flotte du dispositif adaptable à tous navires. Airseas leur garantit un retour sur investissement inférieur à 2 ans, mais n’a toutefois pas souhaité communiquer sur le coût d’acquisition d’une SeaWing. La première livraison est d’ores et déjà prévue pour fin 2019, un objectif qui devrait notamment être atteint grâce à une levée de fonds de 6 M€ planifiée par Airseas pour le début de l’année prochaine.

Par ailleurs, la start-up est épaulée par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) qui leur a octroyé une aide de 7,2 M€. Ainsi, 4,45 M€ vont directement à Airseas et 2,75 M€ aux partenaires du projet. Parmi eux, on trouve l’architecte naval LMG Marin, le leader mondial des logiciels de cartographie maritime Maxsea et l’École national supérieure maritime (ENSM) qui forme les capitaines et équipages de la marine marchande. Enfin, d’ici à 2025, le projet SeaWing devrait générer la création de plus de 1000 emplois, majoritairement en France.

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