"L'hydrogène est un vecteur de stockage de l'énergie", souligne Christophe Hévin, correspondant recherche régional à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). En effet, le surplus d'électricité produit par EDF et non consommé, appelé "énergie fatale", est très souvent perdu car difficilement stockable. Les batteries ne permettent de conserver que de faibles quantités d'électricité (1 mégawatt) et les barrages hydrauliques de très grandes (10 mégawatts). Une large plage d'énergie n'est donc pas couverte.
L'idée révolutionnaire ? Produire de l'hydrogène, un gaz facilement stockable une fois comprimé ou refroidi, à partir du surplus autrefois perdu. L'hydrogène est ensuite réutilisé : introduit dans une pile à combustible avec de l'oxygène, il induit un échange d'électrons, créant donc de l'électricité.
Électrolyse et transformation de déchets organiques
Une électricité propre, puisque cette réaction chimique ne dégage que de la vapeur d'eau ! En outre, la production d'hydrogène par vaporeformage, une technique polluante utilisée dans l'industrie, est de plus en plus souvent remplacée. Le vaporeformage consiste à décomposer du méthane (CH4) pour extraire l'hydrogène, ce qui rejette du dioxyde de carbone (CO2). Au cours d'une électrolyse en revanche, un courant électrique circule dans de l'eau (H2O) pour la décomposer et récupérer l'hydrogène. Une opération propre, tout comme la transformation de déchets organiques, ce qu'applique par exemple le syndicat mixte de traitement des déchets du Tarn Tryfil, avec son procédé Vabhoygaz. Produit ainsi, l'hydrogène est dit "vert", d'où son usage notamment dans le cadre d'une mobilité décarbonée.
