La société Preludd Payment Services (60 collaborateurs, CA prévisionnel 2023 : 6,30 M€), prestataire de service spécialisé dans les solutions de paiement de proximité basé à Blagnac (Haute-Garonne), vient d’acquérir l’entreprise québécoise Amadis, 18 ans d’existence, qui fournit aux fabricants de terminaux de paiement et aux opérateurs de services des logiciels de traitement des cartes bancaires et des solutions d’acceptation de paiement sécurisés. “La synergie entre nos deux métiers historiques va nous permettre de créer un service global”, se félicite Benjamin Laurent, 45 ans, président fondateur de Preludd. Le nouveau groupe, futur leader du marché à l’international, proposera des solutions à toutes les étapes de la chaîne de paiement, à destination des fournisseurs de solutions de paiements, des banques, des acquéreurs et des distributeurs de terminaux de paiements et de SoftPOS (application mobile permettant de transformer un téléphone ou une tablette en terminal de paiement sécurisé et certifié par les réseaux de paiements par carte, NDLR). “Le SoftPOS sera le produit phare des années à venir, estime le dirigeant. Il facilite des solutions de paiement qui étaient jusqu’alors très compliquées, en avion, dans un train ou dans une voiture.”
Marque blanche
Créée en 2016, Preludd propose une plateforme de paiement dans le cloud en marque blanche qui connecte de manière sécurisée 290 000 terminaux de paiement électronique en France (7,5 milliards d’euros en transit chaque mois). Elle fait remonter les données de paiement des terminaux de paiements aux établissements bancaires et aux acteurs spécialisés et facilite la gestion et la logistique des parcs de terminaux et des cartes SIM associés. Fournissant des solutions d’acceptation de paiement EMV (Europay Mastercard Visa), Amadis, de son côté, propose des logiciels de conformité prêts à l’emploi, qui mettent en œuvre les normes et les exigences mondiales des réseaux de paiements par carte. Elle dispose d’un portefeuille de clients de renommée mondiale et ses solutions sont déployées à l’international : États-Unis, Europe, Japon, Moyen-Orient. “On estime que les logiciels Amadis sont présents sur 60 millions de machines dans le monde”, situe Benjamin Laurent.
100 collaborateurs d’ici trois ans
Prestataire d’Ingenico en France depuis 2020, l’un des leaders mondiaux du marché des terminaux de paiement, et de plusieurs banques, répertorié aussi comme PSEE (prestataire de services externalisés essentiels), Preludd a notamment forgé son succès dans l’Hexagone en proposant des solutions en marque blanche, “un concept qui n’existait pas”, précise son président. Après 18 mois de R & D, la société, autofinancée sur fonds propres et rentable depuis l’origine, a connu une croissance rapide, passant d’un premier chiffre d’affaires de 40 000 euros à 2,30 millions d’euros en 2022. Elle ambitionne de dépasser les 10 millions d’euros d’ici à 2025. Convoitée par un grand groupe français, qui devait aussi acquérir la société canadienne, elle n’a finalement pas été rachetée, son rachat ayant finalement capoté en septembre 2022. “J’ai saisi l’opportunité au vol pour racheter Amadis”, sourit Benjamin Laurent qui, fort de cette expérience, n’écarte pas la possibilité de futures opérations de croissance externe. “Créer des filiales est très intéressant, explique-t-il, et si elles ont déjà un marché sur place, ça l’est encore plus. Nous pourrions étendre notre présence géographique dans des zones où nous ne sommes pas encore représentés, comme l’Asie-Pacifique ou l’Amérique latine.” Pour accompagner son développement, Preludd aimerait conclure une vingtaine d’embauches avant la fin de l’année et porter son effectif à une centaine de collaborateurs d’ici trois ans.
