Pourquoi la reprise de Laumaillé s'est étalée sur 18 mois
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Pourquoi la reprise de Laumaillé s'est étalée sur 18 mois

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La reprise d'entreprise n'est pas un long fleuve tranquille. La preuve avec Eurydice Bled : motivée, malgré la frilosité des banques, elle a dû se résoudre à racheter la société Laumaillé par étapes.

Eurydice Bled, dirigeante de Laumaillé, a dû faire preuve d'abnégation et de patience avant de pouvoir racheter l'entreprise d'Ibos — Photo : Laumaillé

À l’origine fonderie, Laumaillé (23 salariés ; CA 2019 : 2,3 M€) a fêté ses 410 ans en 2019. Cette même année, le 31 juillet, Eurydice Bled reprenait l’entreprise. Depuis Ibos (Hautes-Pyrénées), Laumaillé réalise les deux tiers de son chiffre d'affaires dans l’ingénierie de clocher - entretien et restauration des horloges et clochers - et un tiers dans la protection contre la foudre des lieux publics, le tertiaire et l’industrie.

Après avoir enseigné la science de gestion à l’Université de Pau pendant un an, Eurydice Bled a décide d’entreprendre « pour de vrai » : « Je me suis rapprochée d’Odelia Capital, filiale de la banque Pouyanne, qui m’a présenté un portefeuille de sociétés, raconte la gérante. Je cherchais, dans le Sud-Ouest, une société de taille inférieure à Laumaillé. Toutefois, quand j’ai compris que cette entreprise contribuait à la préservation du patrimoine, mes yeux se sont mis à pétiller… ».

Contrainte à une reprise de Laumaillé par étapes

En février 2018, un premier projet de reprise lui est refusé par les banques, en raison de son manque d’expérience et de la santé financière de l’entreprise.

« J’ai changé de stratégie en rachetant dans un premier temps le bâtiment via la création d’une SCI avec mon père et mon frère, baptisé "Brontes", du nom d'un cyclope de la mythologie grecque qui signifie "tonnerre". À partir du 1er août 2018 et pendant un an, le temps d’améliorer la santé financière de la société, je me suis formée au métier, en réalisant un audit sur les risques pour les salariés, et sur les aspects industriel et RH avec l’UIMM. J’ai aussi créé la holding Kairos (dieu du tonnerre), dont je suis majoritaire, pour racheter les parts de la société. »

Sous ces conditions, les banques ont accepté de financer 100 % du bâtiment et 50 % des parts, soit 83 % d’un projet à 1,7 M€.

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