Comment réagissez-vous à l’obligation du port du masque en entreprise à compter du 1er septembre ?
Pierre-Marie Hanquiez. : Cette mesure est un mal nécessaire. La crise sanitaire nous met face à un défi collectif où chacun doit se montrer responsable. Il n’y aurait rien de pire qu’une situation où l’on devrait revenir à un confinement, même partiel. On peut faire confiance au sens de la responsabilité des chefs d’entreprise.
Quelles sont vos préconisations pour appliquer cette mesure ?
P.-M.H. : Nous n’avons pas de préconisation générale : il nous semble essentiel de laisser aux dirigeants le soin d’organiser leur activité au niveau de leur entreprise, en fonction de leur activité et de leurs locaux. Dans certaines entreprises, il sera sans doute possible d’organiser l’activité pour que les salariés se retrouvent seuls dans leur bureau. Le télétravail pourra aussi être une solution au cas par cas, par exemple pour permettre des roulements entre salariés et limiter leur exposition dans les transports en commun.
Craignez-vous que le port du masque nuise à la productivité des entreprises ?
P.-M.H. : Il est évident que l’application des règles de sécurité sanitaire – distanciation sociale, port du masque – va alourdir les process et affecter la productivité. Mais ce n’est pas le vrai problème. Il est important pour nos entreprises de retrouver la croissance : cela passe par un élément indispensable qui est la confiance, la confiance du consommateur comme celle de l’investisseur.
« Mettre en œuvre le port du masque en entreprise, de façon sereine et responsable, peut contribuer à ce que l’on apprenne à vivre avec ce virus. »
Ce retour de la confiance ne sera possible que si nous arrivons à vivre avec cette menace sanitaire collective, sans le climat anxiogène des premiers mois. Le fait de mettre en œuvre le port du masque en entreprise, de façon sereine et responsable, peut contribuer à ce que l’on apprenne à vivre avec ce virus.
L’économie de la région Occitanie a été particulièrement impactée par la crise de l’industrie aéronautique : comment abordez-vous cette rentrée ?
P.-M.H. : J’aborde naturellement cette rentrée avec beaucoup d’interrogations. Nous espérons que le plan de relance annoncé par le gouvernement apportera quelques éclairages. Parmi les mesures qui nous semblent prioritaires, je citerais la baisse des impôts de production. La crise sanitaire nous a montré l’importance de relocaliser et de relancer l’activité industrielle : il faut que le gouvernement soit au rendez-vous. Nous attendons aussi des annonces sur la situation financière des entreprises, par exemple avec la transformation des prêts garantis par l’État (PGE) en fonds propres ou quasi-fonds propres. La relance de la consommation est un autre sujet essentiel. Les Français ont beaucoup épargné pendant la crise, nous espérons des coups de pouce ou des aides pour appuyer l’activité de nos entreprises.
