Après plusieurs années de R & D, de preuves de concept, de mise au point de prototypes et de pré-séries, la société montalbanaise Nobrak, experte en matériaux composites, s’apprête à changer d’échelle. La société, qui a mis au point une technologie qui permet de réaliser plus rapidement, et sans déchet de matière, des préformes destinées à l’industrie des composites, lance ses premières productions en séries, tout en poursuivant de nombreux projets de R & D. Le chiffre d’affaires devrait décoller, pour passer de 375 000 euros en 2021 à 800 000 euros en 2022, et à plus 4 millions d’ici trois ans. Dans le même temps, l’effectif, actuellement de 7 salariés, devrait être doublé en 2022 et passer progressivement à une trentaine d’emplois à horizon 2025.
Pour accompagner cette nouvelle dynamique de croissance, Nobrak compte s’installer, dès janvier 2022, dans un nouveau bâtiment de 1 300 m2, à quelques mètres de son site actuel, toujours en zone Albasud, à Montauban. "Ces nouveaux locaux, plus grands et aménagés sur un seul niveau, seront mieux adaptés pour recevoir des machines de grandes dimensions et développer nos activités de production et de R & D", explique Aymeric Azran, président et co-fondateur de la société.
Une productivité améliorée d’un facteur 2 à 5
Créée en 2016 par Aymeric Azran et Bertrand Laine, deux docteurs en sciences des matériaux, Nobrak a mis au point une technologie brevetée, qui permet d’optimiser le placement automatique de fibres pour la production de préformes en textiles techniques. Une petite révolution dans l’industrie des matériaux composites. Grâce à leur innovation, les deux associés ont considérablement amélioré les performances de la fabrication de composite par TFP (Tailored Fiber Placement). "En fonction de la complexité géométrique des pièces, la productivité est améliorée d’un facteur 2 à 5", souligne Aymeric Azran. Le procédé, baptisé HV-TFP, pour High Volume TFP, permet une dépose automatisée de plusieurs fils simultanément, avec la possibilité de combiner des fibres naturelles, telles que le lin et des fibres synthétiques (carbone, kevlar, verre…) à des fils résistifs pour des applications très diversifiées.
Cap sur la production en série
Nobrak a déjà à son actif la mise au point d’une trentaine de prototypes et signe actuellement ses premières commandes pour de la production en série. Au programme : la fabrication d’un produit destiné aux sports équestres et un contrat majeur pour la fabrication de structures latérales de sièges auto pour enfants. Le marché porte sur 7 000 sièges pour 2022, avec en perspective une montée en charge jusqu’à 125 000 pièces par an d’ici 3 ans. Si la société cible dans un premier temps des secteurs où les temps d’accès au marché sont relativement courts, elle ne cache pas son ambition de s’adresser aussi aux industries de l’automobile et de l’aéronautique. "Dans ses deux domaines, nous sommes engagés dans des projets à plus long terme pour lesquels les productions en séries sont attendues au-delà de 2025", confie Aymeric Azran.
