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MetalSkin industrialise la production de ses peintures bactéricides
Hérault # Industrie # Innovation

MetalSkin industrialise la production de ses peintures bactéricides

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Créatrice d’une peinture bactéricide, l’entreprise héraultaise MetalSkin a finalisé, avec des partenaires, l’organisation de son process industriel pour répondre à l’envol de la demande en pleine crise sanitaire. Elle va aussi décliner son savoir-faire avec un nouveau produit, un adhésif du même type.

Stéphane Penari (à droite), président de MetalSkin, signe un accord avec Luc Martin, dirigeant d'Optitec, qui devient le premier centre certifié par la PME héraultaise pour l'application de sa peinture bactéricide — Photo : MetalSkin

Entreprise créée à Balaruc-les-Bains (Hérault) en 2007, MetalSkin (2 salariés, CA 2020 : 300 000 €) a mis au point une peinture bactéricide destinée à être appliquée sur des points de contact manuels : elle revendique un taux de mortalité des bactéries de 99 % sur chaque surface traitée, pour une durée de dix ans. La crise sanitaire suscitant une forte demande pour ce type de traitement, MetalSkin appuie son développement commercial sur deux méthodes. D’une part, elle propose aux industriels et fabricants intéressés d’intégrer directement sa peinture dans leurs gammes, sous forme de contrats de licence. Par exemple, l’entreprise héraultaise fournit la société allemande Aqua Free (fabricant de filtres à eau et de produits axés sur l’hygiène de l’eau) ou encore le français Pixika, qui commercialise, depuis octobre 2020, la première gamme d’accessoires informatiques anti-microbiens (claviers, souris, coques de smartphones, etc.).

Un process décentralisé pour répondre à la demande

Mais pour atteindre de plus gros volumes, MetalSkin vient de finaliser des partenariats avec deux entreprises : l’héraultais Optitec (application de peintures industrielles), et Fluorotechnique (application de revêtements techniques), qui dispose de deux usines à Bordeaux et à Montreuil. « Chacun d’eux a investi sur des chaînes de peinture automatisées pour pouvoir produire en série des applications de revêtements sur divers objets. Cette organisation nous permet aujourd’hui de passer à des contrats annuels ou pluriannuels, portant sur des séries de plusieurs milliers de produits », souligne Stéphane Penari, président de Metalskin. Ce dernier évalue à 25 personnes les collaborateurs mobilisés chez ses partenaires autour de ces prestations.

En tant que centres certifiés par l’entreprise héraultaise, ces partenaires industriels passent un contrat de sous-traitance directement avec le client, tandis que MetalSkin se rémunère via un contrat de licence d’utilisation de marque. Au cours de ce mois de novembre, la PME a ainsi enregistré ses deux premières commandes sollicitant cette organisation : l’une avec Depaepe Telecom (fabricant de téléphones de sécurité) et l’autre avec Bulk and Co, leader de la distribution de produits en vrac (10 000 points de vente en Europe), dont elle va traiter les poignées des meubles-distributeurs en self-service. Parmi les prochaines cibles intéressées, Stéphane Penari cite « un ascensoriste, un industriel de l’appareillage électrique, et un fabricant de poignées de portes ».

De nouvelles innovations à venir

Forte de ces développements, MetalSkin prévoit de porter son chiffre d’affaires de 300 000 euros à 1,5 million d’euros en 2021, sans compter les développements export à venir, avec une priorité sur le Brésil, fortement touché par le Covid-19. En outre, l’entreprise est sur le point de lancer un nouveau produit, présentant les mêmes qualités que sa peinture : un adhésif bactéricide, qui sera commercialisé sous forme de pièces prédécoupées ou de rouleaux. « La facilité d’application de ce produit devrait nous ouvrir les portes des établissements de santé, des syndics d’immeubles ou des régies de transport public, comme les métros », espère Stéphane Penari.

Enfin, Stéphane Penari siège au sein du comité de l’Afnor qui a planché sur la création d’une nouvelle norme de qualité pour les surfaces auto-décontaminantes. Elle va être étendue dans les prochains mois, au-delà des bactéries, à des traitements virucides et fongicides. En tant que président de MetalSkin, seule entreprise à ce jour remplissant le cahier des charges, Stéphane Penari y voit d’autres leviers de croissance, mais surtout un élément de crédibilité supplémentaire. « Cette nouvelle norme, qui porte sur des traitements fonctionnant en conditions réelles et non plus seulement en laboratoire, va structurer le marché. Elle va démarquer MetalSkin des marchands de bonheur qui vantent des ions d’argent ou des adhésifs soi-disant tueurs de Covid-19. Les donneurs d’ordres auront vraiment le moyen d’évaluer l’efficacité du produit », estime-t-il.

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