Ce ne sera pas un "Sophia Antipolis" héraultais. Mais le futur pôle d’excellence porté par la Métropole montpelliéraine, avec le soutien de la Région Occitanie et de l’État, aura bien une vocation mondiale autour du concept de "santé globale". Conçu pour gérer trois grands défis sanitaires de demain (nourrir, soigner, protéger), MedVallée veut mettre en synergie chercheurs, universitaires et entrepreneurs issus des filières santé, environnement et agri-agro, afin de stimuler l’innovation et la croissance économique du territoire.
Un nouveau hub mondial dans l’alimentation
Après des mois de coconstruction aux côtés de ces acteurs, la Métropole lève le voile sur plusieurs dossiers structurants, dont certains se concrétiseront dès 2025. Le budget global des projets recensés à ce jour avoisine 200 millions d’euros. "Notre ambition est faite de moyens financiers et d’une volonté de décloisonner les expertises afin de porter un développement économique fondé sur l’innovation. Face à un monde si anxiogène, nous voulons trouver des solutions sur ce territoire", scande le maire-président Michael Delafosse.
Si MedVallée prévoit la construction de zones d’activité au nord de Montpellier, pour laquelle les acquisitions foncières ont débuté, l’initiative s’appuiera d’abord sur les clusters d’excellence déjà implantés localement. Ainsi, MedVallée intégrera un projet porté par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR en anglais), installé depuis 2014. Ce dernier créera un hub mondial de l’innovation, destiné à faire émerger des solutions innovantes dans l’alimentation, dont plusieurs à destination de l’Afrique. Il sera installé dans l’ex-musée du site Agropolis, que la Métropole vient d’acheter à cette fin. Autre projet pouvant assurer la visibilité internationale de MedVallée : l’OMS vient de charger les responsables du programme "Montpellier Santé Orale", développé au sein du CHU, d’implémenter localement son propre programme "M Oral Health", destiné à stimuler la connaissance et la création d’outils numériques autour de la prévention en santé bucco-dentaire.
Des projets à vocation industrielle
Par ailleurs, MedVallée, qui veut renforcer l’attractivité économique du territoire sur ces sujets, enregistre une première signature avec le projet de la biotech suisse MedXCell (23 salariés), spécialisée dans les thérapies cellulaires innovantes. Après l’entrée du CHU de Montpellier à son capital, elle intégrera, en 2025, un bâtiment de 5 000 m2 nommé "IHU Immun4Care", destiné aux chercheurs, aux industriels et à l’accueil des patients. En plus d’y porter ses effectifs à une centaine de personnes, MedXCell y créera un "start-up studio", visant la création de filiales ciblées sur de nouvelles thérapeutiques.
De même, un tandem formé par l’industriel Bertin Nahum (Quantum Surgical) et le promoteur immobilier Thierry Aznar (Helenis) prévoit de développer un Campus de l’innovation sur une surface de 19 000 m2, près de Montpellier. Livrable en 2025, cet équipement mobilise un investissement de 60 millions d’euros pour faire émerger un incubateur de start-up dédiées aux sciences de la vie, qui sera géré par le BIC de Montpellier, un accélérateur de start-up, et un institut de formation. "Nous nous inspirons de Station F à Paris, mais nous souhaitons d’abord nous appuyer sur l’expertise locale en accompagnement de projets innovants", souligne Bertin Nahum.
La Métropole indique qu’elle a recensé, à ce jour, 81 projets d’implantation (dont 42 en cours), et promet de nouvelles annonces dans les mois à venir. D’ici là, un projet éducatif, porté par l’Académie de Montpellier, est aussi annoncé dans MedVallée pour stimuler ces arrivées d'acteurs exogènes. Un établissement public local d’enseignement international sera créé pour inciter les chercheurs et les managers de niveau mondial à s’installer avec leur famille à Montpellier. L’établissement, qui démarrera au niveau de l’école primaire, délivrera le bac français international. Il pourrait être aménagé dans un local existant et un autre bâtiment à préfigurer, toujours au nord de Montpellier. Il s’agira de la quatrième école de ce type en France.
