Connu comme imprimeur d’étiquettes adhésives depuis près de 60 ans, le gardois Adesa (70 salariés, CA 2020 : 10 M€) a franchi un cap décisif de son histoire en se dotant, en 2019, d’une nouvelle usine de 4 000 m2. L’investissement de 3,5 millions d’euros a permis de réunir sur un seul bâtiment, situé à La Rouvière près de Nîmes, ses trois sites de production antérieurs. Adesa s’est aussi équipée de nouvelles machines pour se renforcer sur certains marchés, tels que les gros tirages.
Un double effort d’innovation
L’effort de modernisation d’Adesa se poursuit avec le lancement d’une nouvelle plateforme de commerce en ligne. Amplifiant une première percée dans l’e-commerce datant de 2017, cet outil, fruit d’une année de R & D, est destiné à offrir de nouveaux services à la clientèle professionnelle d’Adesa (secteurs alimentaire, pharmacie, cosmétique, parfumerie, industrie, automobile, etc.). La plateforme leur permet notamment de passer commande en ligne, sur des volumes très variables (de 25 étiquettes jusqu'à 20 000). "Elle intègre aussi une fonctionnalité unique en France : le suivi de devis sur-mesure. Certains clients, qui ont des besoins spécifiques, peuvent décrire leur demande, puis reçoivent une proposition tarifaire, et valident. Le système assure la traçabilité des commandes, si bien que les retirages, très utiles aux activités saisonnières comme l’agriculture ou la bière, sont facilités", décrit Ludovic Martin, chargé de mission pour Adesa.
Parallèlement, Adesa a développé un outil pour les revendeurs (professionnels des arts graphiques, agences de pub, autres imprimeurs). Ce module leur permet de sous-traiter leur production, en marque blanche, à la PME gardoise. C’est à nouveau un service inédit pour un acteur de cette taille, qui trouve toute sa pertinence avec la crise sanitaire. "Cela se sait peu, mais beaucoup d’étiquettes made in France sont en réalité sous-traitées en Europe de l’est. Or les revendeurs se montrent de plus en plus sensibles à l’origine des produits. Quand, avec la crise, certains clients ont vu leurs livraisons d’étiquettes bloquées à la frontière italienne, ils se sont mis en quête de solutions alternatives en France", commente Ludovic Martin.
Un éventail de clients plus large
Propulsée par ces nouvelles offres, Adesa enregistre un élargissement rapide de ses marchés. Pour la seule activité de e-commerce, le chiffre d’affaires est passé de zéro en 2018 à 1,2 million d’euros en 2020, avec un prévisionnel de 2 millions d’euros cette année (sur un objectif global de 11 millions pour la PME). Encore plus notable, alors qu’elle gérait quelques centaines de clients historiques, Adesa compte désormais 1 200 clients réguliers, dont le profil se diversifie. "Nous disposons d’une bonne visibilité auprès des grands comptes de l’agroalimentaire et du vin, mais nous touchons désormais des activités familiales dans des secteurs tels que les brasseurs ou les producteurs de miel. Notre nouvelle plateforme est adaptée aux professionnels qui ont besoin d’un pilotage, et surtout, elle met à leur disposition un outil d’une puissance jusqu’ici réservée aux volumes importants. Nous ne sommes pas les moins chers du marché, mais avec un service de cette qualité, le bouche-à-oreille fonctionne vite et bien", insiste Ludovic Martin.
Selon ce dernier, la renommée de la PME gardoise se concentrait sur la zone Nîmes/Marseille, mais elle se diffuse au-delà à présent. Après avoir rationalisé et automatisé son process, l’entreprise est désormais capable de livrer en 1 ou 2 jours dans toute l’Union européenne. Elle enregistre ses premiers contrats Espagne, Italie, Belgique, Pays Bas et Royaume-Uni.
