
Si les subventions européennes à Airbus sont à l’origine du bras de fer avec Washington, la filière aéronautique est restée très discrète sur l’impact potentiel des sanctions commerciales américaines annoncées en octobre. Une étude, publiée début octobre par la société d’assurance-crédit Euler Hermès, chiffre pourtant à 530 millions d’euros le manque à gagner pour l’industrie aéronautique tricolore, via la taxe de 10 %, imposée sur les "avions finis".
Airbus vise Trump et Boeing
Concerné au premier chef, Airbus a réagi, par le biais d'une tribune signée de son président Guillaume Faury. Jugeant "extrêmement regrettable" la position de l’administration de Donald Trump, le dirigeant a plaidé pour la recherche d’une "solution négociée", et souligné qu’Airbus a engagé une série de mesures de mise en conformité sur les aides dans le collimateur de Washington, et en grande partie validées par l’OMC en mai 2018.
Sur un ton moins conciliant, Guillaume Faury a rappelé que "l’OMC communiquera dans quelques mois à l’Union européenne les bases lui permettant de prendre, elle aussi, des mesures contre les subventions américaines versées à Boeing."
ATR ne se sent pas concerné
Autre société phare de l’aéronautique toulousaine, l’avionneur régional ATR indique au Journal des Entreprises ne pas s’inquiéter des sanctions américaines. « Nos avions ne font pas partie du périmètre des sanctions de l’Organisation mondiale du commerce », précise une porte-parole.
La société a fait des États-Unis l’une de ses trois cibles commerciales prioritaires, avec l’Inde et la Chine. Une stratégie qui commence à porter ses fruits avec, en avril dernier, les premiers vols réalisés par la compagnie Silver Airways sur un ATR 42-600. La commande, finalisée en 2017, était la première réalisée par l’avionneur sur le marché américain depuis deux décennies.