Les petits personnages dessinés sous forme de cookies rigolards, surgissant pour recueillir le consentement des internautes, n’en finissent plus de coloniser les sites web. Créatrice de cette interface désormais bien connue, la start-up montpelliéraine Axeptio (16 salariés) s’apprête à finir l’année en quasi-surchauffe. "Avec une croissance de 40 % ou 50 % par mois au printemps, nous étions bien au-dessus de la moyenne pour une entreprise de notre taille", sourit le PDG Romain Bessuges.
Revenue à un taux plus habituel de +15 % par mois, Axeptio aura néanmoins progressé à pas de géant en 2021 : l’entreprise est passée de 900 à 2 400 clients en un an. Son module équipe à ce jour 18 000 sites, soit un trafic de 35 millions de pages vues par jour.
Le pari de l’expérience utilisateur
Pour expliquer ce bond en avant, Romain Bessuges pointe l’entrée en vigueur, le 1er avril 2021, d’une loi imposant aux éditeurs de sites web d’intégrer un module laissant aux internautes le choix d’accepter ou de refuser les cookies. Cette date fatidique a provoqué un certain affolement dans le milieu, et Axeptio en a largement profité jusqu’à l’été.
Depuis, c’est l’incroyable viralité de son interface qui tire sa croissance. "Le design caractéristique du module et sa simplicité d’installation expliquent sa popularité. Il prend la forme d’un chat qui n’interrompt pas la navigation et donc ne dégrade pas l’expérience utilisateur. Quand les grands comptes veulent changer d’interface, ils pensent à nous spontanément", avance Romain Bessuges, qui égrène ses plus belles prises : Engie, Carrefour Banque, Flunch, Alain Afflelou, PrestaShop, PMU.fr, etc.
Le passage à l’échelle mondiale
Avec une moyenne de 10 à 15 nouveaux clients par jour, la rentabilité d’Axeptio explose elle aussi. Le produit des abonnements déjà signés se monte à un million d’euros de revenus annuels récurrents. Axeptio entend désormais porter cette croissance au niveau européen. La start-up travaille sur une levée de fonds "de plusieurs millions d’euros", bouclée d’ici la fin d’année, qui lui permettra de recruter 35 salariés en 2022.
La majorité des embauches se feront au siège, à Montpellier, mais quelques collaborateurs rejoindront la filiale anglaise, récemment ouverte à Londres. C’est elle qui pilotera le développement international de la PME, d’abord en Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Italie). "Alors qu’Axeptio a grandi en France par croissance organique, la levée de fonds nous permettra de basculer sur un autre modèle, en investissant dans du marketing payant pour signer nos clients étrangers", indique Romain Bessuges.
Le PDG d’Axeptio évoque même une deuxième levée de fonds, d’un montant plus conséquent, afin de se structurer plus fortement dans son internationalisation : la start-up pourrait alors atteindre le cap des 80 salariés, et tabler sur des acquisitions pour attaquer les plus gros marchés. "Nous connaissons déjà les États-Unis, le Brésil ou la Russie, mais la taille et le fonctionnement de ces marchés impliquent d’opérer à un tout autre niveau", conclut Romain Bessuges.