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Le sous-traitant Aurock sort du tout aéro
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Le sous-traitant Aurock sort du tout aéro

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Spécialiste des procédés de mise en forme à chaud de pièces métalliques pour l'aéronautique, la société tarnaise Aurock ambitionne une nouvelle étape de son développement avec une diversification en direction d'autres secteurs industriels. Un pari accompagné par France Relance.

Fabien Nazaret, co-fondateur et gérant de la société Aurock, devant l'une des presses dont dispose le sous-traitant dans son usine d'Albi — Photo : © Marina ANGEL

« Notre savoir-faire dans les procédés de mise en forme à chaud de pièces métalliques est adapté à la fabrication de formes complexes pour des productions de petites et moyennes séries. Ce que nous avons réussi dans l’aéronautique, nous pouvons le faire pour l’automobile, le ferroviaire ou l’architecture », explique Fabien Nazaret, co-fondateur et gérant de la société Aurock. La PME albigeoise, qui réalise 100 % de ses activités dans l’aéronautique, et près de 85 % en direct avec Airbus, notamment pour de la production de pièces de mats réacteurs, est une des premières lauréates du fonds de soutien à la modernisation et à la diversification de la filière aéronautique en Occitanie. Elle va bénéficier d’un accompagnement de 1,2 million d’euros de l’Etat pour un plan global d’investissement de 1,9 million d’euros. Le projet, baptisé Fidelia, sera conduit sur 3 ans et devrait se décliner en deux volets : diversification et digitalisation.

Un spécialiste du formage à chaud

Créée en 2007 par deux doctorants en génie des matériaux de l’Ecole des mines d’Albi, Aurock a mis au point une nouvelle technologie de production de moules en béton réfractaire, adaptée au prototypage et à la mise au point de préséries de pièces de tôlerie en titane pour l’aéronautique. En 2013, la société décide de s’équiper de son propre outil de production avec une première presse de 400 T, puis une seconde de 1 400 T. En 2017, Aurock quitte la pépinière Albisia pour son site actuel de 1 400 m2, au cœur du parc d’activités Albi-Innoprod. Les marchés sont au rendez-vous. Entre 2016 et 2019, l’effectif est porté de 10 à 20 salariés et le chiffre d’affaires passe de 0,9 million d’euros à 1,8 million d’euros. Jusqu’au coup de frein de 2020, avec un chiffre d’affaires contracté à 1,3 million d’euros. Avec France Relance, la PME albigeoise compte renouer avec la croissance.

Cap sur le 4.0

Environ 40 % des investissements prévus sont ciblés vers des efforts de digitalisation de l’atelier, dont un projet visant l’optimisation énergétique des deux presses de formage thermique. « Nous allons équiper nos presses de capteurs. Dans un premier temps, cela va nous permettre d’améliorer nos process sur le plan énergétique. Dans la foulée, le traitement de la data devrait aussi nous conduire à mettre en place de nouveaux protocoles de programmation et de maintenance préventive », précise Fabien Nazaret. À la clef, des gains de productivité et une augmentation des capacités de production.

L’acquisition de nouveaux outillages

La société a également prévu d’acquérir de nouveaux outillages. Une presse plieuse est en cours d’installation. Couplée à un moyen de chauffage, elle doit répondre aux spécificités de pièces, de type cornières en titane, sans mobiliser les presses. Pour gagner en autonomie, la société prévoit aussi l’installation d’une machine de découpe des tôles et d’outillages dédiés à la réalisation de prototypes et d’essais. « L’ambition est d’élargir notre offre de prestations, pour gagner de nouveaux marchés aéronautiques et nous positionner sur de nouvelles filières », souligne Fabien Nazaret. Le chef d’entreprise est confiant. L’effectif a été ramené à 15 salariés, mais il devrait remonter à 22 salariés d’ici fin 2023. L’ambition à 3 ans est de franchir le cap des 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec au moins 30 % réalisés hors aéronautique.

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