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Le groupe Jimenez devient un poids lourd du transport
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Le groupe Jimenez devient un poids lourd du transport

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En acquérant l’entreprise familiale des Transports Berges, société voisine et amie, le groupe Jimenez signe une deuxième opération de croissance externe majeure qui lui permet de poursuivre son développement et de renforcer son offre.

François, Valérie et Kévin Jimenez pilotent le groupe familial de transport — Photo : DR

Basé à Villeneuve-lès-Bouloc (Haute-Garonne), dans la zone d’activité Eurocentre, le groupe Jimenez (620 salariés, CA 2022 : 75 M€), qui évolue dans le secteur du transport et de la logistique, se renforce en acquérant la SA Transports Berges (70 salariés, CA 2022 : 11 M€), dont le siège social se trouve à une vingtaine de kilomètres au sud-est, à Rouffiac-Tolosan. Cette PME familiale, filiale du groupe isérois Evolutrans, propose des services de transports en France et en Europe. Elle possède aussi une plateforme logistique de 5 000 m2 sur un site de 2 hectares et répond à la demande croissante de solutions d’expéditions de petits lots palettisés. “Nous pratiquions très peu cette activité de distribution sur palettes avec affrètement, explique Valérie Jimenez, la présidente du groupe Jimenez. Cette acquisition va nous permettre de compléter notre offre auprès de nos clients.”

Des points communs avec Berges

Acteur régional depuis 1974 et dirigée par Lionel Berges, la société des Transports Berges a signé en 2011 la charte d’engagement volontaire pour la diminution des émissions de CO2 des transporteurs routiers. Elle mène par ailleurs ses propres actions en faveur d’un transport responsable (écoconduite, flotte de véhicules dotés de moteurs Euro 6, respectueux de la norme européenne sur les émissions de particules, pneumatiques spécifiques permettant une réduction de la consommation d’essence…) et utilise aussi des véhicules électriques et au gaz naturel. “C’est une belle opportunité de croissance externe avec une entreprise dont nous partageons les valeurs, confie Valérie Jimenez. Elle a été créée par le père du dirigeant, que je connaissais. Nous partageons beaucoup de points communs avec Lionel Berges. Nous dirigeons tous les deux une entreprise familiale, c’est probablement pour cela que nous nous entendons bien. Berges et Jimenez fonctionnant quasiment de la même façon, Lionel sait qu’auprès de nous, ses collaboratrices et collaborateurs pourront continuer à évoluer. C’était important pour lui.”

En 2015, la première bascule

Il s’agit de la deuxième acquisition réalisée par le groupe Jimenez, huit ans après la reprise à la barre du tribunal des Transports Callejo, basé à Lespinasse (Haute-Garonne), et de 157 de ses 233 salariés. Cette première opération d’ampleur lui avait permis de doubler son chiffre d’affaires, avant laquelle il disposait, en 2015, d’un effectif de 280 salariés pour un chiffre d’affaires de 29 millions d’euros. Une vraie bascule et une expérience fondatrice, raconte Valérie Jimenez. “La reprise des Transports Callejo a été complexe, les salariés avaient été laissés seuls, les dirigeants n’étaient plus présents. Même si certains d’entre eux avaient été frappés du syndrome de Lazare, nous avions mis en place un accompagnement régulier qui nous avait permis d’avoir une équipe soudée et motivée. À l’époque, nous n’avions pas de DRH et nous avions fait appel à un psychologue du travail et à une formatrice-coach, Camille, qui est d’ailleurs devenue une amie, pour nous donner les clés. Les mois suivant cette acquisition ont été sportifs. Avec mon mari François (directeur général du groupe), nous nous sommes retroussé les manches, et notre fils Kévin (directeur technique et communication du groupe) a fait le grand plongeon à ce moment-là. Nous sommes très contents d’avoir réussi à trouver notre place dans le monde du transport, et, au passage, à créer des relations pérennes avec nos partenaires bancaires.”

7 % de conductrices

Aujourd’hui, le groupe Jimenez dispose d’une flotte de 1 100 cartes grises, moteur et non moteur. Il surfe sur une croissance annuelle de 4 à 6 %. L’essentiel de son activité se concentre autour de sa société Jimenez Transport & Location, créée en 1996. Il travaille massivement avec les messagers et les expressistes. “Nous mettons à disposition des véhicules industriels, dotés d’informatique embarqué, avec conducteurs et conductrices (7 % de conductrices)”, décrit la dirigeante. Ses services couvrent la traction, l’affrètement, le frigorifique, le conteneur et le porte-voitures. L’entreprise possède un entrepôt de 850 m2 destiné au stockage et au pilotage des flux. Elle dispose aussi d’un atelier dans lequel elle assure l’entretien et la maintenance de ses véhicules, d’un parking pour poids lourds et d’une station de lavage. Depuis novembre 2020, le groupe a installé ses bureaux à proximité de son site historique qui s’étend sur 2 hectares, dans une vieille ferme rénovée qu’il loue.

2 millions d’euros pour doubler la surface de l’atelier

Aujourd’hui, le développement de ses activités le pousse à un projet d’agrandissement. Le groupe a acquis un terrain de 2 hectares supplémentaires, sur deux niveaux, à quelques pas de son siège. “Nous envisageons de déménager notre atelier, de doubler sa taille et d’aménager l’atelier existant en bureaux”, indique Valérie Jimenez. En parallèle, le groupe Jimenez se diversifie autour de deux activités en plein développement, dont le poids demeure toutefois encore marginal dans la globalité de son chiffre d’affaires. En 2019, il a créé sa filiale Jimenez Déménagements qui s’adresse au marché des particuliers et des entreprises. L’offre " déménagements " propose également un service à l’export grâce au réseau de transitaires du groupe. Depuis le mois de septembre, Valérie Jimenez a confié à sa fille Manon, qui opérait jusqu’alors à la communication du groupe, la gestion de l’administration des ventes (facturation, plannings, relances clients…) de la société.

Diversification dans le cinéraire

La seconde activité est exercée par la société Exhum dans le secteur cinéraire. Son concept, porté par le frère de Valérie Jimenez, Jean-Philippe Aznar, consiste en la création, la commercialisation et l’installation de cippe (stèle) dans lequel vient s’insérer une urne funéraire. Ce système d’empilement modulable reprend le fonctionnement des columbariums mais il se distingue par sa forme de colonne, plus esthétique, qui permet également une meilleure intégration dans l’aménagement paysager des cimetières. Lancée en 2013, Exhum a déjà équipé les cimetières de Carcassonne (Aude), Bessières (Haute-Garonne), Mirepoix (Ariège), et ceux de Sète (Hérault), Le Py, où repose Georges Brassens, et le cimetière marin (Paul Valéry et Jean Vilar). “Nous avons quelques beaux projets autour de Toulouse, révèle Valérie Jimenez. Selon la loi, les communes de plus de 2 000 habitants doivent aménager un espace cinéraire. Nous faisons tout pour accompagner les communes dans leurs obligations et dans la réalisation de ces aménagements de cimetières afin que ce ne soit pas fait dans l’urgence.”

Le 14 avril 2023, le Groupe Jimenez a tenu à apporter une précision : "Cette acquisition programmée a pris un peu de retard. Avec l'enthousiasme et l'énergie qui caractérisent le Groupe Jimenez, quelques détails sont encore en cours de traitement y compris la signature finale." Le 20 juin 2023, il a officialisé l'acquisition.

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