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L’aéroport de Montpellier vise 60 destinations à l’horizon 2026
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L’aéroport de Montpellier vise 60 destinations à l’horizon 2026

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L’Aéroport Montpellier Méditerranée lance un plan stratégique visant 2,3 millions de voyageurs en 2026. Pour préserver sa compétitivité, il mise aussi sur un plan de 50 millions d’euros d’investissement dans son développement foncier.

Avec un trafic frappé de plein fouet par la crise sanitaire, l’Aéroport Montpellier Méditerranée (AMM, 130 salariés) a bouclé deux exercices délicats sur la période. Après un pic historique de 1,93 million de passagers en 2019, le trafic annuel a chuté à 810 000 voyageurs en 2020, puis 1,1 million en 2021. AMM a continué à redresser la barre en 2022, avec 1,76 million de passagers, portant son résultat annuel à 3 millions d'euros. Mais il affiche sa volonté d’accélérer son rattrapage pour se maintenir et progresser dans le top 10 des aéroports français. À cette fin, Emmanuel Brehmer, président du directoire de l’aéroport, dévoile un plan stratégique visant "le seuil de 2,3 millions de passagers, voire 2,5 millions, à l’horizon 2026".

Un contexte économique encore incertain

Pour tenir cet objectif, AMM devra aller chercher 600 000 voyageurs de plus. Le nombre d’aéroports desservis en direct se montera à 60, avec 20 compagnies régulières. Sur ce point, la stratégie évoquée se heurte à une difficulté économique subsistante. "Les compagnies aériennes, à l’exception de Ryanair, sont encore en situation financière difficile. Elles posent des exigences de profitabilité plus élevées car nous sommes toujours plus nombreux à les solliciter", estime Emmanuel Brehmer. Ainsi, si British Airways fait son grand retour en ouvrant une liaison vers Londres Gatwick en mai, AMM n’affiche pas d’autres ouvertures de ligne dans l’immédiat, "au vu du climat d’incertitude créé par le contexte géopolitique et par l’inflation, qui fait exploser le coût du kérosène".

En attendant de pouvoir repartir à la conquête de nouvelles destinations, l’aéroport continue de miser sur le low cost : sur les 12 compagnies aériennes accueillies sur la plateforme, la moitié sont des compagnies low cost ou apparentées. Le plan 2026 prévoit de porter à 76 % la part du trafic qu’elles assureront sur AMM. Selon Emmanuel Brehmer, l’aéroport veut notamment s’attacher à "consolider le partenariat avec Transavia", la compagnie low cost du groupe Air France-KLM, qui a ouvert en 2020 à Montpellier sa quatrième base en France. Sur le volet marketing, AMM compte à nouveau sur le soutien de ses nombreux actionnaires publics (État à hauteur de 60 %, CCI Hérault à hauteur de 25 %, Département de l’Hérault, Région Occitanie, Agglo du Pays de l’Or, Métropole de Montpellier) pour financer les campagnes destinées à promouvoir la destination en France et à l’étranger : les aides extra-aéronautiques devraient ainsi évoluer entre 3 et 5 millions d’euros annuels d’ici 2026.

Une forte ambition foncière

En plus de ces actions destinées à préserver sa compétitivité, AMM lance aussi un programme d’investissement se montant à 50 millions d’euros. Une part de cette enveloppe portera sur l’amélioration de ses capacités opérationnelles : l’aéroport prévoit de lancer la réfection de sa piste d’envol, ce qui bloquera momentanément la reprise du trafic autour de 2,1 million de voyageurs entre 2024 et 2025. L’autre volet porte sur la poursuite d’un développement foncier important. Amorcé depuis plusieurs années, le programme "Tarmac" a permis d’aménager la zone de fret et de construire trois bâtiments dans la zone d’activités, située en entrée d’aéroport. Une nouvelle tranche verra ainsi la commercialisation de sept lots, soit 35 000 m2 de surface de plancher, sur une superficie totale de 4,5 hectares.

Les premiers appels d’offres seront lancés dès la fin janvier, dans l’optique de construire neuf nouveaux bâtiments, avec 2 000 créations d’emplois à la clef. Les entreprises qui s’implanteront dans la zone d’activités devraient être connues d’ici l’automne. Pour la zone de fret, AMM indique avoir déjà signé six nouvelles conventions avec des acteurs de la logistique périurbaine. "Les terrains de cette taille sont rares sur la Métropole ou les environs. On peut imaginer attirer des poids lourds qui déchargeraient à l’aéroport, avant de passer le relais à des véhicules électriques pour livrer en ville", décrit Emmanuel Brehmer, qui évalue à 600 000 euros annuels les recettes tirées de la seule zone de fret. Enfin, un volet de 10 millions d’euros sera fléché sur la structuration de la politique RSE de l’aéroport : la plateforme veut notamment améliorer la qualité de l’air et réduire ses émissions carbone, mener des actions préservant la biodiversité, et limiter les nuisances liées à l’aviation commerciale.

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