La PME du groupe Agora Industries deviendrait-elle un acteur incontournable de l’exploration spatiale ? On se souvient du robot Curiosity, actuellement en mission sur le sol martien, et de son instrument scientifique ChemCam développé par l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP) pour le compte de la Nasa : c’était Comat Aerospace qui avait été maître d’œuvre de la fabrication mécanique. Six ans après avoir livré ChemCam, la société située à Flourens a de nouveau remporté l’appel d’offres de l’OMP, cette fois sur la maîtrise d’œuvre de la fabrication mécanique de SuperCam. Il s’agit d’une version améliorée de ce spectromètre laser à plasma, destiné à être intégré à un nouveau rover de la Nasa, qui explorera dès 2020 les roches de la planète rouge.
Un premier modèle livré en un temps record
« Nous avons l’expérience de ce type de projets, la maîtrise de toute une chaîne de sous-traitants, et nous avons fait preuve de compétitivité », argumente le directeur général de Comat, Ludovic Daudois, qui porte une stratégie axée sur le développement d’équipements. Un vrai défi pour Comat qui a dû peaufiner une offre dans des délais records puis, sélectionnée en juin dernier, qui a dû livrer les pièces du premier modèle de juillet à octobre… « Ce qui était compliqué, c’était d’usiner des pièces aux formes complexes, explique Marius Ferry, responsable du projet Supercam chez Comat. Il a fallu optimiser le design de ces pièces, notamment celles de la pièce principale, le banc optique, qui porte le laser. »
Une quinzaine de PME, la majorité sur le territoire toulousain, a été sollicitée en sous-traitance par Comat. Le premier modèle d’ingénierie ayant été livré à l’OMP, trois autres modèles sont prévus, le dernier étant le modèle de vol qui partira sur Mars. « Chaque modèle fait l’objet d’un nouvel appel d’offres, souligne Bruno Dubois, architecte mécanique de SuperCam à l’OMP. Pour l’instant, Comat a respecté ses engagements sur ce premier appel d’offres ; nous sommes très contents. »
Un contrat total d’environ 400 000 €
Si l’entreprise remporte les quatre appels d’offres, c’est un contrat d’environ 400 000 € qu’elle gagnera. Mais également un « beau contrat de maîtrise d’œuvre, très fédérateur en interne, et qui nous permettrait de confirmer nos compétences d’équipementiers auprès d’autres clients comme Thales Alenia Space, Thales Systèmes Aéroportés ou Airbus Defense & Space », conclut Ludovic Daudois.
