La Banque de France « confiante » pour le rebond de l'économie occitane
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La Banque de France « confiante » pour le rebond de l'économie occitane

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L'étude annuelle de conjoncture de la Banque de France traduit l'optimisme d'une large majorité de chefs d'entreprise d'Occitanie pour une reprise soutenue en 2021. A une exception près, majeure vu son poids dans l'économie régionale : l'aéronautique.

L'aéronautique concentre l'essentiel des difficultés de l'industrie occitanie, particulièrement sur certains programmes comme celui de l'A350 — Photo : Airbus S.A.S

Un message de confiance pour l’année 2021 : la traditionnelle étude de conjoncture de la Banque de France, menée cette année auprès de 2 200 entreprises d’Occitanie, montre l’optimisme retrouvé d’une majorité de chefs d’entreprise de la région. Le rebond d’activité est attendu entre 6 et 7 % pour les trois grands secteurs étudiés : l’industrie (-16 % en 2020), les services (-11 %) et le BTP (-7 %). « Les acteurs économiques ont fait face à un choc majeur, particulièrement dans notre région du fait du poids de la filière aéronautique, reconnaît le directeur régional de la Banque de France Stéphane Latouche. Mais les entreprises ont appris à travailler dans un contexte sanitaire complexe, et les dispositifs de soutien et de relance de l’État ont joué leur rôle. »

Aéro : encore 8 % des effectifs détruits en 2021

Le bilan 2020 reste morose dans l’industrie, avec deux principales variables d’ajustement : l’intérim, qui représente les trois quarts des destructions d’emploi, et les investissements, en recul de 34 %. La situation est plus dramatique encore si l’on concentre l’analyse sur l’aéronautique avec la perte de 14 % des effectifs dans l’industrie et 7 % pour les entreprises de services, et des investissements en chute libre (- 65 %). Selon les prévisions des chefs d’entreprise, la filière va encore détruire 8 % d’emplois en 2021, mais la reprise des investissements devrait se situer aux alentours de 25 %. Le directeur régional de la Banque de France, Stéphane Latouche, y voit les premiers effets des plans de relance. Parmi les autres secteurs industriels, la métallurgie (- 21 % de CA en 2020) doit retrouver des couleurs cette année (+ 9 %), tandis que l’agroalimentaire et la chimie, peu impactés par la crise sanitaire, conservent des bonnes dynamiques, avec des progressions attendues entre 3 et 4 % en 2021.

Vers une reprise dans l’hôtellerie-restauration ?

Côté services, l’ingénierie et l’informatique ont été plombés par la crise du secteur aéronautique, avec des baisses d’activité de respectivement 17 % et 11 %, mais doivent retrouver une tendance de croissance entre 4 et 5 %. L’enquête de la banque de France fait espérer un arrêt de l’hémorragie dans l’hôtellerie-restauration (chute de 45 % du chiffre d’affaires en 2020, et de 19 % des emplois), avec un rebond attendu à 33 % : la prolongation des mesures de fermeture pourrait ternir cet optimisme. Le BTP n’est pas épargné avec un recul global de 7 % des chiffres d’affaires, mais les chantiers de réseaux télécoms ont limité la casse dans les travaux publics (- 5 %) tandis que les entreprises du second œuvre tirent leur épingle du jeu grâce aux travaux de rénovation énergétique, avec 7 % de croissance attendue en 2021.

Pas de problème de financement

Une note positive, mais à double tranchant, concerne les trésoreries des entreprises. « Nous n’identifions pas de difficultés de financement : les mesures de soutien de l’État ont été efficaces », relève Stéphane Latouche. L’Occitanie enregistre des indicateurs sensiblement à la moyenne française : l’encours des crédits bancaires des entreprises a progressé de 15 % sur un an (contre 13 % au national) et leur trésorerie de 64 % (versus + 54 %). La fin annoncée du dispositif de prêts garantis par l’État, au 30 juin prochain, et le début de la phase de remboursement à horizon 2022-2023, seront scrutés dans notre région avec plus d’acuité qu’ailleurs.

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