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Kinéis lève 100 millions d'euros pour sa future constellation de nanosatellites
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Kinéis lève 100 millions d'euros pour sa future constellation de nanosatellites

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Le constructeur toulousain de nanosatellites Kinéis, filiale du groupe CLS, vient de boucler un tour de table de 100 millions d'euros. Il va permettre à la jeune pousse du "new space", qui dispose déjà de huit satellites opérationnels, de financer la construction de sa future constellation de 25 nanosatellites dédiée à la connectivité de l'internet des objets. À noter que la Compagnie Nationale à Portefeuille vient d'officialiser son rachat à Ardian et Ifremer de 66 % des parts de CLS.

Alexandre Tisserant, ex directeur général de Kinéis, président depuis début février 2020. — Photo : Kineis

Créé il y a à peine un an et demi, en août 2018, le constructeur toulousain de nanosatellites Kinéis franchit une étape cruciale dans son développement. Employant 25 salariés pour un chiffre d'affaires de 5 millions d'euros en 2019, cette filiale du groupe CLS, spécialisée dans la connectivité pour l'Internet des objets (IoT), vient de finaliser une levée de fonds de 100 millions d’euros. Dans le même temps, la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP), une société d'investissements belge contrôlée par la famille Frère, officialise le rachat des parts de CLS, anciennement propriétés d'Ardian et d'Ifremer. La CNP possède ainsi 66 % de CLS, aux côtés du Centre national d'études spatiales (Cnes), un établissement public qui a fondé le groupe et qui conserve 34 % du capital.

Dans les cartons depuis plusieurs mois, le tour de table de Kinéis s’est concrétisé grâce aux participations de CLS, du Cnes, Bpifrance (via le fonds Sociétés de projets industriels), Ifremer, Thales, Celad, BNP Paribas Développement, Hemeria et Ethics Group notamment. « Avec les fonds nécessaires au lancement de notre constellation, nous avons maintenant l’esprit libre pour nous concentrer entièrement sur la fabrication des satellites et le déploiement commercial », se réjouit Alexandre Tisserant, ancien directeur général qui devient président de Kinéis ce début février.

Des charges utiles déjà opérationnelles

Le projet Kinéis prévoit le lancement, en 2022, d'une constellation de 25 nanosatellites dédiés à la connectivité de l'IoT. Il aura d'abord pour objectif de compléter le système Argos en service depuis plus de 40 ans. « Avec Argos, la position d'une balise est connue toutes les 1h30 à 2 heures, parfois toutes les 4 heures pour certaines zones proches de l'Équateur, explique Alexandre Tisserant. Notre objectif est de diminuer le temps de revisite à 10-15 minutes, c'est-à-dire du quasi-temps réel ». Kinéis vise également les autres marchés du secteur de l'IoT.

Thales Alenia Space et Hemeria à la manoeuvre

À ce jour, la constellation se compose déjà de charges utiles opérationnelles Argos embarquées sur sept satellites et d’un nanosatellite prototype : Angels. Placé en orbite en décembre, ce premier nanosatellite industriel français embarque une technologie proche de celle de Kinéis. Les premières réceptions de messages se sont déroulées correctement, un signe positif pour la future constellation développée par la même équipe industrielle : Thales Alenia Space (architecture système, charges utiles en partenariat avec Syrlinks, stations sols et centre de mission) et Hemeria (plateformes et intégration satellite).

Limiter la pollution spatiale

Le projet de Kinéis servira également aux communautés scientifiques et environnementales et compte limiter son impact sur la pollution spatiale. Les nanosatellites de moins de 30 kg seront en effet équipés d'un système de propulsion électrique, permettant un meilleur contrôle des trajectoires en fin de mission. But : limiter les risques de collisions et sécuriser la désorbitation.

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