Lancée en 2018 dans le cadre de l’extracteur d’innovation interne au CHU de Montpellier, KanopyMed (4 salariés) a été fondée par Grégoire Mercier, un médecin, et par Ulysse Rodts, un économiste, avec l’ambition d’appliquer les technologies du big data (exploitation de données massives), du machine learning (intelligence artificielle) ou de la cartographie aux problématiques liées à la santé.
Un projet innovant de nature partenariale
Son premier projet, baptisé Predic, consiste à développer un algorithme prédictif pour les patients cardiaques à risque, afin d’améliorer leur prise en charge. Cet outil d’aide à la décision, qui doit aboutir d’ici fin 2022, utilise l’intelligence artificielle sur plusieurs sources de data : des données internes au CHU de Montpellier (partenaire du projet Predic), et d’autres issues de sources en accès libre (comme l’Insee) ou provenant de diverses bases de données (comme celle de l’Assurance maladie). "Nous travaillons avec les cardiologues du CHU de Montpellier pour produire un score de risque, qu’ils pourront utiliser à l’avenir pour améliorer la prise en charge de leurs patients", résume Grégoire Mercier.
Dans cette démarche, le CHU de Montpellier est partenaire de KanopyMed à plus d’un titre. La start-up vient de signer une convention avec l’établissement portant sur la communication de données médicales. "Le CHU conserve l’entière propriété de ces données", précise Grégoire Mercier. Par ailleurs, le centre hospitalier va contribuer au financement du projet Predic. Au titre de cette convention, il versera une contribution de 110 000 euros, tandis que le Conseil régional vient d’attribuer à KanopyMed une aide de 142 000 euros dans le cadre de Readynov, son dispositif de soutien à l’innovation.
Un jumeau numérique populationnel
Par ailleurs, la start-up montpelliéraine développe déjà d’autres projets de structuration ou modélisation de données santé. Elle travaille notamment sur un jumeau numérique : cette technologie, qui permet de cloner un processus ou un système dans son ensemble, aura elle aussi une fonction prédictive. "Là où notre projet Predic permet de prédire un événement individuel, cet outil aura une dimension populationnelle, permettant de décrire l’impact d’un événement – médical, météorologique, ou autres – sur une population" décrit Grégoire Mercier.
Ce "jumeau virtuel" ne ciblera pas une clientèle d’établissements de santé, mais des acteurs pouvant mener une action en santé, telles que les Agences régionales de santé ou les collectivités territoriales. KanopyMed vient de conclure un accord avec un groupe privé, qui va financer la première preuve de concept autour de cet outil. En cas de résultat positif, la start-up démarrera son industrialisation et sa commercialisation d’ici la fin d’année 2022 également.
