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K-Invent investit pour développer la rééducation du futur
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K-Invent investit pour développer la rééducation du futur

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Spécialisée dans la rééducation physique, l’entreprise montpelliéraine K-Invent investit dans une nouvelle technologie d’analyse de mouvement par l’intelligence artificielle. Objectif : faciliter le suivi des patients.

L’entreprise montpelliéraine K-Invent investit dans une nouvelle technologie d’analyse de mouvement par l’intelligence artificielle, afin de faciliter le suivi des patients. Une de ces applications permet l’évaluation du mouvement — Photo : K-Invent

Si les athlètes français brillent lors de Jeux Olympiques de Paris 2024, ils le devront peut-être en partie à une entreprise montpelliéraine. Fondée en 2017, la start-up K-Invent (20 salariés) a développé une application et une gamme de 7 appareils connectés, destinés aux kinésithérapeutes. Ils permettent de mesurer la force musculaire, l’équilibre et les amplitudes de mouvement pendant les entraînements sportifs ou la rééducation des patients.

Financer l’accélération de croissance

Sur le volet sportif, l’innovation de K-Invent a réussi une belle percée, en quelques années, au plus haut niveau. L’entreprise a accompagné 12 athlètes parmi les médaillés français aux JO de Tokyo, l’été dernier. Elle ambitionne d’en équiper une quarantaine en 2024 à Paris. Cette réussite se traduit aussi sur le plan commercial, puisque K-Invent prévoit cette année un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros, qu’elle veut porter à 10, voire 13 millions d’euros en 2022.

Pour alimenter cette croissance, K-Invent devait boucler, à la fin octobre, une levée de fonds conséquente. Elle permettra de financer l’extension de ses capacités de production. L’entreprise dispose d’un atelier de fabrication, qu’elle compte déployer sur un espace de 1 000 m2 situé à Thessalonique (Grèce), en raison des origines du président-fondateur, Athanase Kollias. "Nous avons structuré notre R & D de sorte à contourner les problèmes posés par la pénurie actuelle de composants électroniques. Cette crise risquant de durer jusqu’à l’été prochain, nous allons passer de 3 à 12 mois de stock sur le nouveau site", précise-t-il.

De même, K-Invent ambitionne d’élargir son rayonnement commercial à l’export. Après la création d’une succursale à New York en début d’année, elle prévoit de s’implanter, en 2022, en Asie et en Amérique du Sud. Ses effectifs vont bondir en conséquence. K-Invent va passer à 35 salariés d’ici la fin 2021, avant de doubler ce chiffre l’an prochain. Les équipes se répartiront sur les trois sites de Montpellier, Thessalonique et New York.

Rapprocher le patient du spécialiste

Par ailleurs, la levée de fonds permettra aussi à K-Invent, sur le volet rééducatif, d’approfondir son offre. Elle va en effet racheter l’entreprise versaillaise Atoutnovation (4 salariés), mettant la main sur sa technologie de capteurs de mouvement. Celle-ci est déjà déclinée dans deux types d’application : d’une part, l’analyse de la marche afin d’évaluer les capacités fonctionnelles d’un patient dans les cas neurologiques ; d’autre part, l’accompagnement des patients en fauteuil roulant, afin de trouver le chemin idéal d’un point A vers un point B.

À travers cette opération, K-Invent intégrera à sa R & D un nouveau savoir-faire autour de la reconnaissance visuelle par ordinateur, qu’elle veut intégrer à sa propre plateforme technologique. "Nous allons gagner de 2 à 3 ans en R & D, car cette entreprise dispose déjà de prototypes qui fonctionnent", se réjouit Athanase Kollias. Parmi les axes de développement étudiés figure d’abord la rééducation. "Le futur de la prévention et de la rééducation passe par l’analyse du mouvement. Mais il faut pouvoir le quantifier de façon simple. Notre outil permettra d’analyser le mouvement d’un patient avec un simple portable, et de partager les résultats avec un kiné, ce qui amplifiera l’efficacité du suivi en parallèle aux séances en cabinet", annonce le PDG. Les collaborations ayant permis de peaufiner cette technologie, avec des partenaires scientifiques et techniques tels que les Hôpitaux de Paris ou la Fédération française de handisport, devraient ainsi se poursuivre et s’amplifier.

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