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Irrijardin renforce l'expansion de son réseau
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Irrijardin renforce l'expansion de son réseau

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Spécialiste de l’équipement de la piscine, du spa et de l’arrosage de jardin, le groupe Irrijardin va s’ouvrir à l’international pour la première fois cette année. Il multiplie par ailleurs les investissements pour absorber les besoins nés de son hypercroissance.

La nouvelle plateforme logistique d’Irrijardin à Noé constitue une partie du futur campus qui sera opérationnel dès 2023 — Photo : DR

Spécialiste de l’équipement pour la piscine, le spa et l’arrosage de jardin, la société Irrijardin (205 salariés, CA : 149 M€), basée à Noé (Haute-Garonne), traverse une phase d’hypercroissance (30 % en 2021) que ses projets pour la nouvelle année vont encore stimuler. En 2021, Yves Allibert, son président, a souhaité insuffler un changement dans la structure capitalistique du groupe. À l’occasion d’un cinquième LBO (leveraged buy-out ou rachat avec effet de levier) le 1er juin 2021, les fonds régionaux Grand Sud-Ouest Capital, Irdi Capital Investissement et Multicroissance, qui accompagnaient Irrijardin depuis 2002 (et à hauteur de 20 % depuis 2017), sont sortis du capital. Via sa holding, Yves Allibert détient désormais 80 % du capital. “À ma demande, explique-t-il, ces fonds d’investissement régionaux, qui nous accompagnaient de longue date, ont accepté de passer la main. Des membres du Comex sont entrés. Cette nouvelle levée de fonds de plus de 18 millions d’euros remet l’entreprise sur des bases nouvelles et va lui permettre d’asseoir son développement.” En 2006, le dirigeant avait mené une première opération de MBO (Management buy-out ou rachat de l’entreprise par les cadres) à hauteur de 50 % du capital après avoir, en 2002, repris 12 % de l’entreprise, créée en 1989. Deux autres MBO, en 2013 et 2017, avaient permis aux managers et Yves Allibert, de détenir successivement 60 % puis 70 % des parts.

Une franchise en Catalogne

La sortie des fonds régionaux apparaît comme une suite logique pour Irrijardin qui va encore accélérer son développement en 2022, nourrissant l’ambition de son président de voir son groupe devenir “une marque leader en Europe.” “Une entreprise est faite pour grandir, justifie-t-il. Si elle s’arrête, elle tombe. Je n’ai jamais fixé de limites à mes équipes.” Cet appétit va se manifester cette année par l’ouverture d’un premier magasin franchisé à l’étranger. Le choix du groupe s’est porté sur la Catalogne (Espagne). “Le marché espagnol n’est pas facile, prévient Yves Allibert. Il recèle un potentiel de chiffre parce qu’il est le deuxième marché européen mais je dirais qu’il est un peu plus pauvre que le nôtre, plus artisanal. Les résultats de ce site pilote nous indiqueront la vitesse à laquelle nous pourrons nous déployer en Espagne.” “Nous n’avions pas spécialement prévu cette implantation, détaille Sophie Gucciardi, la directrice des ressources humaines et du développement franchise du groupe. Nous avons saisi une opportunité avec la complicité de l’un de nos partenaires, le transporteur et logisticien espagnol Nagrup.” L’extension d’Irrijardin à l’international devrait se poursuivre en 2023 par l’ouverture de magasins en Belgique et en Allemagne. Elle s’accompagnera de recrutements locaux mais aussi, au siège, de candidats maîtrisant plusieurs langues. “Nous commencerons par les pays d’Europe proches de nous, précise Yves Allibert. Dans la distribution, il vaut mieux avoir un développement concentrique.” “Nous n’excluons pas non plus de procéder à des opérations de croissance externe”, précise Sophie Gucciardi, fidèle à Irrijardin depuis le début de l’aventure et membre du Comex.

8 millions d'euros investis dans un entrepôt à Meaux

Pour anticiper la livraison de ses futures implantations dans le nord de la France et de l’Europe, Irrijardin va investir 8 millions d’euros dans une nouvelle plateforme logistique à Meaux (Seine-et-Marne). Cet entrepôt de 9 000 m2, au sein duquel une quinzaine de personnes seront recrutées, sera opérationnel en 2023. Il viendra seconder celui que le groupe vient de voir éclore à Noé, de la même taille, et qui a nécessité le même montant d’investissement. Irrijardin investit par ailleurs 3 millions d’euros dans la réalisation de son campus à Noé, dont l’achèvement des travaux devrait intervenir début 2023. Il aura pour vocation de réunir les différents services de l’entreprise avec des équipements innovants, une salle de sport, un terrain de tennis, une conciergerie, un foodtruck pour les repas du midi, une station de recharge pour les véhicules électriques… Comment l’entreprise finance-t-elle ses projets ? “Par la dette, sourit Yves Allibert. L’intérêt de la distribution et de la franchise, c’est que le développement de notre réseau n’absorbe pas notre capex. Nous pouvons le consacrer au développement de notre technologie IT ou à notre structuration. Nous avons de bons résultats, les banquiers nous accompagnent sans problème.”

Expérience digitale en magasin

Aujourd’hui fort de 120 magasins répartis sur tout le territoire français, dont 14 magasins intégrés (Balma, Boé, Carcassonne, Chalon-sur-Saône, Émerainville, Lattes, Niort, Noé, Portet-sur-Garonne, Saint-Alban, Saint-Jean-de-Luz, Seyssins, Valence, Vitrolles), avec une présence marquée dans le sud-est et le sud-ouest du pays, l’ambition du groupe, à terme, est d’atteindre le cap des 200 enseignes. 12 nouvelles franchises ouvriront en France cette année (lire par ailleurs). Pour se rapprocher de son objectif, Irrijardin a “la volonté de digitaliser encore plus le business et le fonctionnement de l’entreprise”, ajoute Julien Calamote, promu directeur marketing et digital du groupe en 2021. Depuis deux ans, l’effectif de l’entreprise dévolu à sa digitalisation a doublé. 17 personnes y travaillent aujourd’hui. “Très tôt, nous avons mesuré les enjeux de la cross canalité, que l’on appelle aujourd’hui omnicanalité, indique Yves Allibert. Nous sommes rapidement sortis du modèle du site boutique. Certains de nos concurrents ont créé des sites parallèles à ceux de leurs franchisés, ce qui a créé beaucoup de problèmes. Nous avons eu la bonne intuition de mettre en place un fonctionnement de site qui soit parfaitement complémentaire avec le magasin.”

Les réflexions en cours devraient conduire Irrijardin à accroître l’expérience digitale au sein même de ses enseignes. “Cela passera par exemple par l’installation de bornes en magasin ou encore par la mise en place d’un système totalement automatisé qui permettra au magasin de garantir une ouverture 24 heures sur 24”, dévoile Julien Calamote. Digitalisation rime aussi avec innovation. L’année dernière, par exemple, Irrijardin a lancé Joey sur le marché, un analyseur d’eau connecté permettant de recevoir directement sur un smartphone Android ou IOS les informations relatives à la qualité de l’eau d’une piscine ou d’un spa. Pour promouvoir ses produits et ses services, Irrijardin s’est enfin doté, jusqu’en septembre 2022 et plus si affinités, d’un ambassadeur médiatique en la personne de l’ancien rugbyman Sébastien Chabal. “Il a une notoriété extra-sportive et il incarne bien les valeurs de l’entreprise”, justifie Yves Allibert. Ce partenariat a été annoncé lors d’une convention au siège à Noé le 30 août dernier, en présence de tous les franchisés Irrijardin.

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