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Gilbert Kiner (ArtFX) : "La filière de l'animation devient plus mature sur les marchés internationaux"
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Gilbert Kiner président d’ArtFX "La filière de l'animation devient plus mature sur les marchés internationaux"

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Figurant parmi les 10 meilleures écoles mondiales dans l’animation 2D/3D et les effets spéciaux, ArtFX est, depuis Montpellier, aux premières loges d’une dynamique actuellement très favorable aux studios d’Occitanie. Pour son président Gilbert Kiner, le cap de la visibilité internationale a été franchi, et il s’agit de transformer l’essai.

Gilbert Kiner, président d’ArtFX — Photo : ArtFX

Pour la première fois depuis sa fondation en 2004, ArtFX s’est installée hors région Occitanie en ouvrant des établissements à Lille et à Paris en 2020. Optez-vous pour une stratégie de groupe ?

Gilbert Kiner : Oui, c’est une décision que j’ai prise en analysant le contexte où évoluent les ICC (industries créatives et culturelles, NDLR). Les besoins en graphistes, notamment, explosent dans le monde entier. Devant ce constat, nous avions un choix à faire : rester une école régionale tout en continuant à alimenter cette industrie en jeunes talents, ou bien surfer sur le développement du numérique à l’international. C’est un pari auquel je crois : avec la montée en puissance des plateformes, les besoins vont encore grossir en Europe, alors que le potentiel de jeunes intéressés par ces métiers ne cesse de grandir lui aussi. C’est la raison de notre installation à Lille : nous rapprocher de l’Europe du Nord, et des pays qui ont envie de développer des projets en commun avec notre école. Pour Paris, les raisons sont différentes. Nous voulions nous rapprocher des grands studios et construire des programmes pédagogiques en fonction de leurs besoins. Enfin, cette stratégie nous protège. Une école mono site peut être fragile face à la concurrence des groupes étrangers. Ces choix nous sécurisent économiquement face à ce risque.

Comment évolue votre site historique de Montpellier ?

Gilbert Kiner : Après un an de retard en raison de la pandémie, nous réceptionnons un nouveau bâtiment de 8 400 m2 sur notre ancien parking, qui devient sous-terrain. Il intègre 220 chambres réservées à nos étudiants. C’est un atout, car nous accueillons déjà 40 nationalités, et nous souhaitons continuer à nous développer à l’international. Sur le volet pédagogique, ce bâtiment inclura aussi d’autres salles de cours et une nouvelle salle de cinéma pour l’école. Nous avions déjà un cursus de cours en anglais, que nous amplifions car nous voulons renforcer la capacité de nos diplômés à pouvoir travailler partout dans le monde. Sur le plan de la gouvernance, j’ai accueilli Dominique Peyronnet, qui va diriger le site de Montpellier. Je viens aussi de recruter un nouveau directeur général en la personne de Simon Vanesse, issu du célèbre studio parisien Mikros Animation. Il dispose d’une parfaite connaissance des studios américains, après de nombreuses expériences à l’étranger : Montréal, Londres, Inde. Il sera chargé de faire tourner nos trois sites sur les volets économique et pédagogique tandis que, pour ma part, je me chargerai du développement en tant que président.

Collaborations de Dwarf Animation avec Netflix, succès critiques et populaires de TAT Productions avec Pil, et des Fées Spéciales avec Dilili à Paris : l’animation en Occitanie est en forte progression. Comment l’analysez-vous ? Et comment faire mieux encore ?

Gilbert Kiner : La filière de l’animation en Occitanie, déjà de grande qualité, continue à se développer et devient plus mature sur les marchés internationaux. Nous avons des auteurs de haut niveau, tandis que les producteurs français s’internationalisent. Par le passé, ils lançaient des projets avec la télévision française en tête, mais aujourd’hui, ils veulent d’abord se positionner sur les grandes plateformes. Il est important pour ArtFX de continuer à travailler sur la formation en restant à leur écoute. L’un de nos enseignants vient de rejoindre TAT Productions pour les épauler sur leurs futurs projets. De même, nous avons beaucoup d’anciens étudiants de chez Dwarf Animation, qui utilise un processus de fabrication proche de ce que nous enseignons. Notre volonté est de continuer à les accompagner. Je milite aussi pour l’arrivée d’un autre studio à Montpellier : son intérêt serait d’avoir accès à la main-d’œuvre là où elle est formée. Avec la généralisation du travail à distance, les studios pourraient faire le choix de créer des subdivisions pour un temps plus ou moins long, en fonction des projets qu’ils veulent développer localement. Selon moi, le travail d’attractivité vers Montpellier devrait désormais porter d’abord sur ce type de structures.

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