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Futura Gaïa active sa première ferme verticale dans les Bouches-du-Rhône
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Futura Gaïa active sa première ferme verticale dans les Bouches-du-Rhône

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Créatrice d’une solution d’agriculture verticale, la start-up gardoise Futura Gaïa met en service son premier site industriel, dans les Bouches-du-Rhône. L’opération, qui lui permet de valider sa capacité à industrialiser cette innovation, sera suivie par le lancement d’un deuxième chantier dans le Sud et par la vente de ses premières licences d’exploitation.

L’un des systèmes de culture de salades créés par la start-up gardoise Futura Gaïa — Photo : Futura Gaïa

Après en avoir démarré le chantier en septembre 2020, la start-up gardoise Futura Gaïa (21 salariés, CA 2020 non communiqué) vient de mettre en production sa première ferme verticale, située à Tarascon (Bouches-du-Rhône). D’une surface de 2 000 mètres carrés, le site industriel démarre avec deux chambres de culture de 7 mètres de haut. Au total, six chambres, baptisées "univers climatiques", seront installées dans cette première usine d’ici la fin 2021.

"Ce sont des espaces en environnement climatique contrôlé, comme des chambres de frigo étanches, closes, où nous injectons plus de CO2 qu’on en trouve dans la nature pour faire pousser les plantes plus vite. Nous y appliquons aussi une légère surpression pour éviter que les acariens n’y entrent", décrit Pascal Thomas, fondateur de Futura Gaïa.

Une organisation amont et aval

La technologie de ferme verticale créée par la start-up ambitionne de répondre aux nouveaux enjeux de la filière agricole (limiter la consommation d’eau et de terres, supprimer les produits phytosanitaires, etc.) tout en améliorant la capacité à produire localement. Concrètement, le site industriel ouvert à Tarascon doit permettre à Futura Gaïa de valider sa capacité à installer rapidement d’autres systèmes de production de ce type. "Nous avons passé des accords stratégiques avec des acteurs industriels pour chacun des composants de notre ferme, comme Eiffage pour la partie énergétique", cite Pascal Thomas.

En amont de la production, l’entreprise gardoise s’appuie sur son pôle de recherche situé au siège, à Rodilhan près de Nîmes. Celui-ci construit actuellement d’autres "univers climatiques" d’un format plus petit (30 m2), afin de définir de nouveaux protocoles de culture pour une grande variété d’espèces végétales. "Notre objectif est de figer, pour chaque espèce, une "recette", c’est-à-dire l’ensemble des facteurs nous permettant de faire pousser la plante dans une chambre, à quelle vitesse, etc.", poursuit Pascal Thomas. En 18 mois d’activité, cette cellule R & D a déjà rédigé 250 protocoles de recherche.

Plusieurs filières industrielles intéressées

Futura Gaïa a investi 3,5 millions d’euros pour construire le site de Tarascon. Elle prévoit de lancer le chantier pour une deuxième ferme d’ici la fin 2021, en Occitanie ou bien à nouveau en Paca. Elle va, pour cela, réaliser une levée de fonds d’un montant conséquent d’ici l’été 2021. Ses effectifs devraient à cette occasion monter à 50 collaborateurs.

La plateforme développée par Futura Gaïa intéresse plusieurs filières industrielles telles que l’agroalimentaire, la cosmétique et la pharmaceutique. "Les travaux en cours à Rodilhan et à Tarascon nous permettent aussi, à la demande de futurs clients, de chiffrer ce que coûterait une ferme de ce type. Le prix unitaire variera en fonction du format", indique Pascal Thomas, qui évalue le coût d’une ferme de 4 000 m2 aux alentours de 10 millions d’euros.

Une technologie vendue sous forme de licence d'exploitation

Si l’entreprise dégagera en 2021 un chiffre d’affaires non significatif, lié notamment à la vente des productions démarrées à Tarascon (200 tonnes de salades et 12 tonnes de basilic sur l’année), elle ne se positionnera pas, à l’avenir, comme productrice ni même exploitante. En plus des sites industriels, elle vendra sa technologie sous forme de licences d’exploitation qui incluront l’utilisation du logiciel de pilotage des fermes, un lot de "recettes" selon les plantes intéressant le client, et la mise à disposition de ses propres ingénieurs agronomes, qui piloteront la production des clients à distance.

Futura Gaïa a récemment intégré une promotion de 15 start-up venues du monde entier au sein de l’incubateur du groupe Dassault. Ce programme l’a aidé à mettre au point le système de pilotage par réalité virtuelle qu’utiliseront ses agronomes. "Nous voulons aller vite. Des groupes américains veulent déjà s’implanter en France avec des systèmes de production similaires au nôtre. Or nous voulons faire, et ne pas laisser les autres faire à notre place. C’est un sujet de souveraineté industrielle tout autant que de souveraineté alimentaire", plaide Pascal Thomas.

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