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Exem veut mesurer l'exposition aux ondes électromagnétiques dans les entreprises
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Exem veut mesurer l'exposition aux ondes électromagnétiques dans les entreprises

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Créé en 2010, Exem travaille sur l'évaluation de l'exposition du public aux ondes électromagnétiques. Depuis l'obtention de son accréditation Cofrac il y a huit ans, la société est leader national des études sur les lieux publics (mairies, écoles, Ehpad...). Aujourd'hui, Exem cherche à adresser les entreprises, notamment le secteur industriel.

Guilhem Astre, fondateur d'Exem — Photo : Exem

Titulaire d’une thèse en électromagnétique et électronique, Guilhem Astre a créé Exem (25 collaborateurs ; CA 2019 : 2 M€) en 2010. « C’est à cette époque, notamment avec l’avènement des smartphones, que la question de l’exposition aux ondes électromagnétiques a pris de l’importance dans le débat sociétal », souligne le président de la société. Deux ans après la création du laboratoire d’essais à Toulouse, Exem a obtenu l’accréditation Cofrac autorisant les mesures sur site. Devenue leader français sur le marché dans le public, l’entreprise s’oriente à présent vers le service aux entreprises.

Un monopole national

Exem s’est attaqué, fin 2011, au marché de niche de l’évaluation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, d’abord auprès des opérateurs de téléphonie mobile. La téléphonie est en effet l’activité qui génère le plus d’ondes avec des dizaines de milliers d’antennes déployées sur tout le territoire. S’ensuivent la télévision, la radio ou encore le wifi. « Nous avons travaillé pour Orange ou SFR, mais le fait que ces acteurs de l’économie numérique commandent eux-mêmes les études qui pourraient compromettre leur business a posé problème », raconte Guilhem Astre.

En 2013, l’État a donc décidé de commander à des laboratoires et de financer de son propre chef le contrôle des ondes électromagnétiques dans tous les lieux publics et habitations. Le dispositif géré par l’Agence nationale des fréquences a conduit à un appel d’offres, remporté par Exem à 60 % et par un cabinet marseillais à 40 %. Ce dernier n’ayant pas été en mesure de fournir le service demandé, Exem l’a racheté en 2017 et détient aujourd’hui 100 % du marché, un monopole renouvelé l’année dernière par l’État jusqu’en 2021.

Convaincre les industriels

L’accréditation Cofrac d’Exem - hautes fréquences jusqu’à 6 GHz - lui permet de faire le diagnostic sur la conformité des lieux publics (mairies, crèche, hôpitaux, ministères) et - basses fréquences à partir de 100 kHz - sur les lignes à haute tension, transformateurs électriques ou machines industrielles ; ceci représente 4 000 mesures par an. Or, depuis 2017, la mise en application d’une directive européenne sur l’exposition des travailleurs sur leur lieu de travail ouvre une nouvelle porte au laboratoire toulousain. « Ce que nous faisons pour le public, nous voulons le faire pour le privé », scande le président. Poste à souder, démagnétiseur, turbine… Dans l’industrie notamment, toute machine utilisant de l’énergie électrique peut être une source importante d’ondes électromagnétiques.

Exem travaille déjà pour Airbus, Schneider Electric, Actia, RTE, EDF, MMA, ou encore Fayat Immobilier. Face à la concurrence des cabinets comme Bureau Veritas ou Apave, très présents auprès des entreprises, la société tente de faire sa place et le secteur privé ne représente encore qu’une minorité de son CA. Mais Guilhem Astre est confiant : « Notre savoir-faire très spécialisé, contrairement à celui de nos concurrents généralistes, nous vaut un très bon taux de satisfaction, ce qui promet de belles fidélisations pour la suite ». Exem, qui se situe avenue Crampel depuis janvier, prévoit cinq recrutements techniques et administratifs d’ici fin 2019, et cinq en 2020.

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