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Enobraq accélère dans ses recherches sur la fermentation industrielle
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Enobraq accélère dans ses recherches sur la fermentation industrielle

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Installée dans les locaux de TWB, les laboratoires Toulouse White Biotechnology, Enobraq réinvente la fermentation industrielle. La société prévoit des premiers revenus en 2019-2020 et a été retenue dernièrement pour participer à un grand projet de recherche européen baptisé BioReCOEVer. De quoi convaincre les investisseurs de continuer à l'accompagner.

Photo : Enobraq

Après deux ans de R&D, Enobraq, créée en novembre 2015, annonce une nouvelle levée de fonds de 2 M€ pour engager trois grands axes stratégiques de développement à court, moyen et long termes. Installée dans les laboratoires du démonstrateur pré-industriel TWB (Toulouse White Biotechnology), à Ramonville-Saint-Agne, la société est directement issue d'un projet conduit par des équipes du Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés (LISBP) de Toulouse, soutenu par TWB. A l'origine : la modification d'une levure pour lui permettre de remplacer le sucre par du CO2 (atmosphérique ou d’une autre origine, de type industrielle) dans les process de fermentation industrielle, grâce à un apport d'énergie par hydrogène vert.

"Une nouvelle voie entièrement basée sur l'utilisation du CO2"

« L'ambition est de proposer aux industriels une nouvelle voie entièrement basée sur l'utilisation du CO2 », souligne Christophe Dardel, directeur général d'Enobraq. Les travaux sont prometteurs et la start-up annonce en 2016 une première levée de fonds de 2,9 millions d'euros, accompagnée par Sofinnova, Auriga Partners, IRDInov et Supernova Invest (anciennement CEA Investissement), pour engager ses preuves de concept.

Sur la base des résultats de ces premiers travaux de recherche, Enobraq, avec une équipe portée à 15 salariés, vient de se fixer une nouvelle feuille de route. De quoi convaincre ses investisseurs historiques de s'engager sur cette nouvelle levée de fonds pour lui permettre d'accélérer ses projets.

Premiers revenus attendus pour 2019-2020

En valorisation des premiers travaux sur les levures, la société compte transposer sa technologie pour améliorer le rendement (de l'ordre de 20%) de certaines molécules d'intérêt pour l'industrie, en ajoutant de la capture de CO2 au glucose dans leur process de production. Plusieurs cibles sont déjà identifiées, dont l'acide glutamique, l'acide citrique et l'acide itaconique, pour des applications très diverses en nutrition, cosmétique et transformation plastique. « Nous tablons sur des premiers revenus dans un délai de un an à 18 mois », précise Christophe Dardel.

Coup d'envoi d'un grand projet européen

En parallèle, la start-up a été retenue pour participer à un grand projet de recherche européen H2020, dont le coup d'envoi vient d'être donné en janvier 2018. Baptisé BioReCO2Ver, ce projet affiche un budget de 7 millions d'euros sur 4 ans. Coordonné par l'Institut flamand de recherche technologique, Vito, il mobilise une douzaine de partenaires, dont des industriels tels qu'Arkema ou NatureWorks LLC et des équipes universitaires d'Espagne, d'Italie ou de Suède. L'objectif est de démontrer la faisabilité à l'échelle industrielle de procédés biotechnologiques plus efficaces pour la capture et la conversion du CO2 dans la production de deux molécules en particulier, le lactate et l'isobutène.

A plus long terme, la société s'est aussi fixée un troisième axe majeur de développement, particulièrement ambitieux : la valorisation de ses travaux dans l'amélioration des process de production des micro-algues et des plantes.

A l'horizon de 2024-2025, le chiffre d'affaires d'Enobraq devrait atteindre une fourchette de 5 à 10 millions d'euros.

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