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Eco-Tech Ceram se dote de sa propre société d'investissement
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Eco-Tech Ceram se dote de sa propre société d'investissement

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Récemment installée près de Toulouse, la société d’ingénierie en écologie industrielle Eco-Tech Ceram annonce une levée de fonds de 5 millions d’euros pour nourrir sa croissance à l’export. Elle crée aussi une structure de tiers-investissement, dotée de 30 millions d’euros, afin de faciliter l’adoption de sa solution technologique par les industriels.

Un des Eco-Stocks conçus et développés par Eco-Tech Ceram — Photo : ETC

Fondée en 2014 à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), la société Eco-Tech Ceram (20 salariés) a développé une technologie de récupération et de transformation de la chaleur perdue lors des processus industriels (appelée chaleur fatale) : l’air chaud des cheminées est aspiré et envoyé dans un accumulateur, baptisé "Eco-Stock", qui se charge en chaleur. Elle peut être ensuite valorisée sur place, ou envoyée vers un autre site. "La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas. Pour espérer réduire nos émissions de CO2, il ne faut pas consommer différemment en multipliant les centrales solaires ou les éoliennes, mais il faut consommer moins. Or, 50 % de l’énergie en France est consommée sous forme de chaleur, et 80 % de cette énergie est d’origine fossile. L’industrie elle-même perd un tiers de la chaleur qu’elle génère. Notre stratégie est de la valoriser en misant sur le stockage thermique haute température", analyse Antoine Meffre, PDG d’Eco-Tech Ceram.

Un passage à l’échelle industrielle

Eco-Tech Ceram a franchi un palier de croissance, à l’automne 2020, en équipant son premier site industriel : l’usine de 1 500 m2 du tuilier Tegulys, à Meyssac (Corrèze). Depuis, la greentech est en contact avancé avec quatre autres gros clients industriels, "pour un volume d’affaires de plusieurs millions d’euros", selon Antoine Meffre.

Pour accélérer cette croissance, Eco-Tech Ceram vient de lever 5 millions d’euros. Après avoir réuni 395 000 euros en 2017 par financement participatif auprès de 289 citoyens, l’ampleur de l’opération et l’identité des investisseurs impliqués (Bpifrance, RGreen Invest, Agence régionale des investissements stratégiques, Qair Innovation, Johes) entérinent le passage de la société à l’échelle industrielle. Eco-Tech Ceram utilisera ces fonds pour croître à l’export, où elle veut réaliser près d’un tiers de son activité d’ici 2023, en renforçant son réseau de distribution. Son ambition est d’écouler une centaine d’Eco-Stocks dans le monde en 5 ans. Elle prévoit de passer de 20 à 50 salariés sur cette période.

L’entreprise, qui a récemment déménagé à Balma (Haute-Garonne) près de Toulouse, sous-traite la fabrication de ses accumulateurs, et se concentre pour l’heure sur la conception et l’amélioration de cette technologie. La levée de fonds lui permettra ainsi de se renforcer en recrutant pour sa R & D. Mais une fois arrivée "en vitesse de croisière", elle envisage de s’équiper de son propre atelier industriel, où elle pourrait loger une partie de la fabrication des Eco-Stocks. L’opération, qui n’interviendrait pas avant 2024 au mieux, pourrait s’ancrer à Toulouse ou à Bagnères-de-Bigorre, "qui connaît une belle reconversion industrielle", juge Antoine Meffre.

Un nouveau modèle économique

À noter que plusieurs de ses prospects ont été approchés par Eco-Tech Ceram à travers une nouvelle structure qu’elle dévoile à l’occasion de cette levée de fonds. Cette société de tiers-financement, baptisée ETC Invest, permet aux clients industriels intéressés par sa technologie de s’équiper sans investir : ETC Invest achètera les infrastructures à Eco-Tech Ceram, et louera l’installation aux industriels.

ETC Invest sera dotée de 30 millions d’euros, versés en deux tranches par un pool d’actionnaires de premier plan, là encore : RGreen Invest, ADEME Investissement, l’Agence régionale de l’énergie et du climat, Qair Innovation, Johes et Eco-Tech Ceram elle-même. C’est donc un nouveau modèle économique qu’inaugure la greentech. "Nous passons du statut de société vendeuse d’équipement à celui de société de services. L’objectif est de proposer un accompagnement du client de A à Z, qui part du diagnostic à la fourniture d’énergie décarbonée, en passant par le financement", décrypte Antoine Meffre.

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