Portée par une demande en forte hausse, le fabricant héraultais de compléments alimentaires Dynveo ne cesse de croître. En 2021, la PME a déménagé à Teyran, près de Montpellier, pour monter ses effectifs de 13 à 50 salariés. Forte d’un chiffre d’affaires de 5,2 millions d’euros l'an passé, elle vise entre 8 et 10 millions d’euros dès le prochain exercice. "Notre catalogue affiche 80 références à ce jour mais j’estime le potentiel à 300 références sur les seuls produits mono-ingrédients", pose Thomas André, fondateur et gérant de Dynveo.
Une nouvelle approche du marché
Dans sa première phase de croissance, la PME a ciblé une clientèle déjà familière des compléments alimentaires, ou nutraceutique. "Les produits mono-ingrédients répondent à une demande précise. Si vous souffrez de glycémie, vous pouvez espérer la contrôler en consommant des produits à base de berbérine et de cannelle. Ces effets ciblés permettent aux utilisateurs déjà éduqués de faire leur mélange. C’est très courant aux États-Unis", affirme Thomas André. Dynveo veut aller plus loin en élargissant sa gamme : elle lance, en 2022, des produits plus classiques comme les multivitamines "pour démocratiser et décomplexer l’accès à la nutraceutique", rajoute le dirigeant.
Mais Dynveo veut changer l’orientation du marché en misant sur le volet industriel. Déjà positionnée dans la production de compléments alimentaires bio, sans excipients ni additifs, l’entreprise investit en R & D pour aller plus loin dans les procédés en propre. Elle déposera, en avril, le premier d’une série de trois brevets, développés en partenariat avec une université de Toulouse : l’objectif est de pouvoir fabriquer ses produits à partir de la fermentation bactérienne. "De nombreuses marques continuent à utiliser des molécules de synthèse produites en Chine. Nous faisons le pari d’une innovation de rupture, en fabriquant ces molécules par procédé fermenté. Elle nous donnera aussi plus de liberté alors que la Chine, dans un contexte international de pénurie, réduit ses livraisons de matières premières", analyse Thomas André.
Un modèle industriel émergent
En moins de deux ans, Dynveo veut ainsi mettre en œuvre un nouveau projet industriel, autour de plusieurs axes technologiques tels que l’extraction végétale ou la microencapsulation alimentaire, en plus de la fermentation bactérienne. Elle mène une dizaine de projets de R & D de front, avec la même démarche : valider et breveter chacun de ces procédés, mettre en route un pilote industriel afin de lancer une fabrication sur de plus gros volumes, avec le concours d’éventuels partenaires. Dans un second temps, Dynveo réfléchit à une levée de fonds pour se doter d’une usine, qui rassemblerait ces innovations, à l’horizon 2024.
D’ici là, l'entreprise n’oublie pas d’alimenter sa croissance en cours. Le renforcement des équipes commerciales répond à son ambition de se développer dans des points ventes physiques, tels que les pharmacies et les magasins bio, à compter de septembre. Elle cible un millier d’implantations en trois ans. Elle va également refondre son site e-commerce pour mieux diffuser ses nouvelles gammes, alors que la perception des compléments alimentaires change. "Voyez le nombre de rayons en grandes surfaces dédiés au mieux manger et aux produits ayant des effets curatifs. Même les lobbies pharmaceutiques ou les grands industriels de l’agroalimentaire s’intéressent à la nutraceutique. Le marché mondial va doubler en cinq ans", projette Thomas André.
