Installée depuis 1994 à Revel (Haute-Garonne), la société Seps ne se distingue a priori pas d’autres acteurs des métiers de l’environnement, avec ses camions de collecte et ses terres entreposées avant dépollution. Pourtant, c’est sur ce site de deux hectares que la PME (23 salariés, CA 2019 : 3,4 M€) travaille, depuis maintenant une quinzaine d’années, à trouver des solutions innovantes pour créer de nouvelles valorisations aux déchets dangereux, et améliorer le traitement des installations d’hydrocarbure. Un positionnement que les deux repreneurs de la société depuis juillet 2020, Laurent Rousseau et Sylvain Cazeres, entendent approfondir en 2021.
Optimisation économique et environnementale
"Nous réalisons les deux tiers de notre activité sur l’entretien des installations contenant des eaux industrielles, principalement les séparateurs d’hydrocarbure des stations-service, indique Laurent Rousseau, président de Seps. Face aux grands groupes d’assainissement, nous sommes la seule PME à travailler à l’échelle nationale grâce à une différenciation : l’optimisation des opérations de maintenance au plan économique et environnemental." La PME s’est dotée d’une flotte de sept véhicules de sa conception, qui réalisent sur site le tri entre l’eau contenue dans les séparateurs (dépolluée et réinjectée dans les réseaux), et les déchets à traiter (hydrocarbures et boues). Une solution qui limite les volumes déplacés et permet à Seps de maximiser l’utilisation de ses camions.
La société s’est dotée en parallèle d’une flotte de véhicules légers afin d’étoffer son offre de prestations sur la maintenance en amont des séparateurs d’hydrocarbures. "Nous pouvons aller plus loin dans cette logique de services pour fiabiliser les installations de nos clients et réduire le risque d’intervention en urgence, avec des solutions qui associeront innovation technique et analyse de la data", indique Sylvain Cazeres, directeur technique de Seps.
Traitement naturel des terres polluées
La société va engager en 2021 d’autres développements sur ses deux autres activités, le traitement des terres polluées et la valorisation des déchets dangereux. Dès 2006, Seps s’est doté d’un biocentre : des bactéries sont chargées de dégrader les molécules d’hydrocarbure dans les terres excavées, qui autrement seraient enfouies ou traitées par voie chimique. "Nous pouvons élargir cette démarche à d’autres déchets industriels réputés non traitables comme les ballasts ferroviaires contenant des hydrocarbures aromatiques polycycliques, ce qui diviserait les coûts de traitement par trois ou quatre et ouvrirait à une valorisation des matériaux", confie Sylvain Cazeres.
Valoriser les déchets dangereux
Sur les déchets dangereux, les développements se concentrent sur la valorisation énergétique. Seps va lancer en 2021 des essais sur des plastiques industriels ou ménagers ayant contenu des produits toxiques. Le processus envisagé est celui de la pyrogazéification : en chauffant les déchets, on sépare les molécules de carbone et d’hydrogène pour les convertir en gaz. "La solution permettrait d’assainir la filière de recyclage en créant des valorisations pour des déchets aujourd’hui promis à l’incinération ou à l’enfouissement", pointe Laurent Rousseau. Le dossier, en cours d’étude avec la Dreal, bénéficie de l’accompagnement de l’Ademe.