En déplacement à Toulouse le 31 mars 2023, Laurent Saint-Martin, nommé en janvier directeur général de Business France, l’agence nationale qui accompagne les entreprises dans leurs projets d’exportation et d’implantation à l’international, a visité l’usine Actia Automotive d’Actia Group (3 730 salariés, CA 2022 : 499,80 M€) à Colomiers (Haute-Garonne). “Actia est typiquement ce dont la France manque, a déclaré l’ancien député LREM du Val-de-Marne (2017-2022). Une ETI, familiale, qui produit et qui exporte. La vision d’Actia à l’international correspond tout à fait à la vision de demain que doivent avoir nos PME et ETI. L’international, ce n’est pas que vendre à l’étranger. C’est aussi des partenaires technologiques à aller chercher et de la croissance externe. Les ETI comme Actia représentent à peine 10 % des entreprises que nous accompagnons. Or, il est essentiel pour le succès collectif de la France de rétablir la balance structurelle commerciale.”
Présent au travers de filiales dans 16 pays, dont deux gros pôles en Tunisie et en Chine, Actia Group, qui conçoit, développe et produit des systèmes embarqués connectés et intelligents et réalise 64 % de son chiffre d’affaires à l’international, poursuit son développement hors de l’Hexagone.
Installations au Japon et en Inde
L’entreprise s’est récemment installée au Japon et en Inde et va prochainement s’implanter en Égypte. “Les fondateurs d’Actia avaient les idées claires, rappelle Jean-Louis Pech, le PDG d’Actia Group. C’était une entreprise de conception et de fabrication, et même quand elle a démarré à 30 personnes, elle était tournée vers l’international. Et sachant que l’international coûte très cher, le groupe a toujours réinvesti tout ce qu’il a gagné.” “Nous avons grandi par croissances externes ou création de sociétés entre 1986 et 2004, poursuit sa sœur Catherine Mallet, directrice générale déléguée finance et communication. Nous sommes allés chercher des petites technologies, des niches de savoir-faire qui venaient compléter notre organisation.” David Elizalde, fraîchement nommé directeur des nouveaux programmes et du développement international, poursuit : “Nous couvrons 15 domaines d’activité, et l’enjeu, pour nous, est de faire en sorte que, dans les pays où nous sommes implantés, nous puissions avoir une forte empreinte sur l’ensemble de ces domaines, explique-t-il. C’est ce que Business France et Bpifrance nous ont aidés à faire dans des filiales où, historiquement, nous étions très penchés sur une, deux ou trois activités.”
80 millions d’euros annuels en R & D
Mais selon Jean-Louis Pech, “le combat international est d’une férocité terrible.” Actia Group, entreprise innovante qui consacre un budget de 80 millions d’euros chaque année à la R & D, est fortement impactée par l’augmentation des coûts et les délais de disponibilité des composants et par des difficultés de recrutement dans le monde entier. Son dirigeant salue les programmes de soutien qui ont été déployés par le gouvernement, à l’instar de “Stratégie Nation ETI” et du plan de relance France 2030, mais, en tant que “défenseur des ETI familiales”, il se dit aussi “parfois un peu agacé par les taux de subventions qu’ont les très grands groupes français.” Pour optimiser l’accompagnement de ses activités à l’international et résoudre ses problèmes de recrutement, Actia Group compte tout particulièrement sur Business France et ses partenaires de la Team France Export (Bpifrance, CCI, conseillers du commerce extérieur de France, Douanes, INPI) pour l’aider à pouvoir "se connecter rapidement aux bons interlocuteurs locaux."
