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Bière, spiritueux, œnotourisme : Le Petit Béret veut s’imposer en leader du sans alcool
Hérault # Agroalimentaire # Innovation

Bière, spiritueux, œnotourisme : Le Petit Béret veut s’imposer en leader du sans alcool

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Connue comme producteur de la première boisson sans alcool au profil de vin, Le Petit Béret annonce la création d’un pôle œnotouristique, incluant l’acquisition de vignobles, pour mieux faire connaître son savoir-faire. Dans le même temps, la PME héraultaise va décliner son avance technologique en se positionnant comme premier micro-brasseur régional sans alcool.

Après avoir développé les boissons au profil de vin, Le Petit Béret s'attaque à deux nouveaux marchés avec la bière et les spiritueux — Photo : Le Petit Béret

Après sa création en 2015 et un premier cycle de croissance organisé autour des boissons sans alcool au profil de vin, l’entreprise héraultaise Le Petit Béret (15 salariés, CA 2020 : 2 M€) engage un nouveau projet agricole amené à se décliner de plusieurs façons. D’une part, elle prévoit l’ouverture, en juin 2021, d’un nouveau pôle œnotouristique dans un chai situé à proximité de son siège de Nissan-lez-Enserune. Elle investit à cette occasion 500 000 euros dans l’acquisition de 6 hectares de vignobles et l’extension de son laboratoire de R & D. « Notre souhait est de créer un parcours d’initiation, permettant aux consommateurs de découvrir le vignoble et l’ensemble de nos process, depuis la culture du raisin jusqu’à la transformation sans alcool. C’est un vrai projet de développement agricole, car nous misons aussi sur les cépages résistants, la biodynamie, etc. », décrit Fathi Benni, fondateur du Petit Béret.

Le boom de la bière sans alcool

Par ailleurs, Le Petit Béret active un important projet de diversification. La technologie de production sans fermentation alcoolique, mise au point en collaboration avec l’Inra après quatre ans de R & D, peut être dupliquée pour d’autres boissons : la PME héraultaise a déjà produit et commercialisé dans une relative discrétion, depuis mai 2020, ses deux premières gammes de boisson au goût de bières sans alcool.

Après ce premier essai concluant, qui a généré plus de 300 000 ventes dans un réseau de 500 cavistes, Le Petit Béret passe la vitesse supérieure. Elle lance une nouvelle campagne de communication autour de cette offre, avec l’objectif d’écouler, à terme, six millions de bouteilles, dont deux millions dès l’an prochain. « En mobilisant pour la bière les installations dont nous disposons déjà pour le vin, nous sommes d’emblée le premier micro-brasseur de bière sans alcool en France. Nous ne pouvons pas rivaliser avec les grands brasseurs en termes de volume, mais nous créons le marché sans alcool, au moment où des marques comme 1664, Heineken ou Guiness s’apprêtent à lancer leurs premiers produits », affirme Fathi Benni.

L’œnosanté, une idée neuve

De la même façon, Le Petit Béret finalise la R & D autour du premier distillateur sans alcool. Cette innovation lui permettra, sous peu, de faire son entrée sur le marché des spiritueux, en lançant six produits sans alcool d’un coup. Pour soutenir et financer ces développements, la PME s’apprête à boucler une levée de fonds d’1,5 million d’euros. Son ambition est de créer un nouveau modèle technologique et industriel autour du sans alcool, en s’appuyant sur le concept d’« œnosanté » : « Nous cochons toutes les cases. Nous avons éliminé les pesticides et les métaux lourds. Nous produisons sans fermentation et sans conservateurs. Nous limitons l’utilisation de sucre à deux grammes par verre. Nous sommes certifiés bio, végan et hallal. Autrement dit, nous levons tous les a priori, comme Caudalie l’a fait pour la cosmétique. Nous prouvons qu’il est possible d’adopter pour nos produits une vraie démarche d’œnosanté, comme on la retrouve dans n’importe quel rayon de grande surface, du lait aux biscottes en passant par le beurre, etc. Une étude montre que d’ici cinq ans, 36 % des consommateurs boiront moins d’un verre d’alcool par semaine. Dans le même temps, le marché du sans alcool va exploser et pèsera 700 milliards d’euros à cette date. Nous ciblons précisément ceux qui boiront peu », conclut Fathi Benni.

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