Tourisme

Amplitudes : Implantation gagnante à Paris

Par Jean-Pierre Marinot, le 06 juin 2014

L'enjeu. Installé depuis 1991 dans la région toulousaine, José Martinez a fait d'Amplitudes un acteur régional important du monde du voyage. Avec le rachat d'une agence à Paris, il change de dimension et compte doubler la mise d'ici à la fin de l'année avec une nouvelle acquisition.

Le Journal des Entreprises
Le Journal des Entreprises — Photo : Le Journal des Entreprises

En reprenant fin 2012 une agence en difficulté dans le deuxième arrondissement de Paris, José Martinez concrétisait « enfin » ce qui était depuis un moment une priorité, voire une évidence pour lui. En 2008 en effet, Midi Capital était entrée au capital d'Amplitudes à hauteur de 12 % pour lui permettre justement de se développer à Paris, et, par choix, Paris uniquement. L'acuité de la crise avait alors repoussé l'opération. À sa création, en 1991 à Tournefeuille, José Martinez prend le contrepied de ceux qui misent leur développement sur la multiplication régionale du nombre des points de vente ; lui c'est au coeur de Toulouse qu'il ouvre le vaisseau amiral d'Amplitudes et y développe son modèle basé sur un triptyque : billetterie affaires + voyages individuels avec priorité au sur-mesure maison + groupes. « J'ai toujours pensé que ces marchés pouvaient être décorrélés pour une raison de conjoncture notamment et c'est donc un amortisseur de risque, comme le fait d'être multi-destinations », souligne-t-il. La priorité donnée au voyage individuel sur-mesure, avec ses marges supérieures à la revente des tour-opérateurs, était bien vue : c'est devenu, grâce aussi à internet, une tendance lourde de la consommation touristique. Sur ces bases, l'entreprise est profitable depuis 1995 avec un bémol toutefois : le niveau du bénéfice annuel n'est plus aussi élevé depuis 2008, 350 000 euros avant impôts en 2013 pour un chiffre d'affaires de 32,5 millions d'euros, en hausse de 15 %.

Des demandes qualifiées

L'apport de l'acquisition parisienne est conforme aux attentes de José Martinez : « Nous avons dupliqué le modèle qui a fait ses preuves à Toulouse. Ce qui est positif, c'est que nous arrivons là sur un marché où la concurrence est exacerbée, mais très intéressant pour notre métier de producteur (de sur-mesure, ndlr) : les demandes y sont très qualifiées et pointues, nous obligeant à une grande compréhension du besoin et à expliquer notre offre. Du coup, cela nous fait grandir ici aussi à Toulouse. » Les chiffres sont parlants : l'activité y a grimpé de 120 %, certes en partant de très bas, mais surtout le niveau du panier moyen à Paris est bien supérieur à celui de Toulouse : le dossier moyen (qui compte 2,3 voyageurs) ressort à 7 012 € à Paris alors qu'il n'est que de 5 140 € à Toulouse. Autre effet de l'implantation à Paris : « Pour notre site internet, avoir une adresse à Paris est un plus en crédibilité », ajoute José Martinez qui remarque qu'« à Paris plus qu'ici les internautes viennent ensuite en agence et c'est ce que nous cherchions. » Alors qu'il attend un chiffre d'affaires de 37 millions d'euros en 2014, José Martinez s'est fixé la barre des 50 millions d'euros à fin 2015. Cela passe par une seconde acquisition parisienne à la rentrée de septembre. « Tout est ouvert, nous étudions toutes les opportunités, pourvu que ce soit un renforcement de l'un de nos trois métiers. » La capacité financière n'est pas un problème : « Nous ne sommes pas endettés du tout et je pense avoir la confiance de nos partenaires financiers si un gros coup se présentait », avance le fondateur de l'entreprise.

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