Agriflux déploie le transport en commun des produits locaux
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Agriflux déploie le transport en commun des produits locaux

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Grâce à Agriflux, qui prépare une levée de fonds d’1,5 million d’euros, les petits producteurs locaux, artisans et transformateurs de l’alimentaire, bénéficient d’un service de transport qui leur permet de se délester du poids des livraisons.

L’équipe d’Agriflux ambitionne de servir 250 petits producteurs de Midi-Pyrénées d’ici à la fin de l’année — Photo : DR

Basée au Grand Marché d'intérêt national (MIN) de Toulouse Occitanie, Agriflux (13 collaborateurs, CA : 200 000 €), qui se définit comme “le transport en commun des produits locaux”, déploie un service de transport destiné aux circuits courts alimentaires, de la ramasse chez les producteurs, artisans et petits transformateurs, à la livraison. La structure, propriété de la société iséroise Marnadil depuis la fusion des deux entités à l’automne 2021, travaille aujourd’hui avec une quarantaine de producteurs de Midi-Pyrénées. Elle ambitionne d’en embarquer 250 d’ici la fin de l’année et de s’ouvrir à de nouveaux territoires, dont les métropoles de Lille et de Bordeaux, avec lesquelles elle entretient des relations poussées. Elle mène aussi en ce moment des discussions avec des réseaux de distribution franciliens et souhaite également développer son activité au profit de la restauration collective. Pour ce faire, elle entend réaliser une levée de fonds d’1,5 million d’euros au premier semestre 2023. “Nous devons atteindre une échelle suffisante pour amortir nos frais de structure qui sont importants”, précise Jean-Marc Thouy, son directeur général.

Distribution multi-colis

Acteur de la logistique, Agriflux constitue une interface entre les producteurs locaux et les transporteurs. “80 % des petits producteurs gèrent eux-mêmes leur livraison, explique le dirigeant. Or, ces livraisons sont chronophages, limitées géographiquement et le coût qu’elles engendrent peut représenter jusqu’à 30 % du prix du produit. Nous nous proposons de leur ouvrir un schéma de distribution multi-colis, de sorte qu’ils peuvent expédier sur une ou plusieurs palettes l’ensemble de leurs commandes regroupées et étiquetées.” Pour optimiser la distribution de ces flux égrenés, Agriflux a développé une application via laquelle les producteurs planifient leurs commandes de transport. Comme une tour de contrôle, l’algorithme d’Agriflux est ensuite capable de traiter ces informations et de les répercuter à son réseau de transporteurs. Grâce à un système d’étiquetage simple avec QR code, les producteurs sont notifiés lorsque la livraison de leurs produits est effectuée.

Économies de CO2

“Notre solution facilite la vie des producteurs, sachant que la livraison traditionnelle en circuit court coûte deux à trois fois plus cher qu’en circuit long, mais elle offre aussi des avantages aux transporteurs, auxquels nous ouvrons un marché jusqu’alors caché, aux magasins, qui peuvent recevoir en une livraison les produits de plusieurs producteurs, et aux territoires, puisque, selon des études que nous avons menées, elle permet d’économiser jusqu’à 75 % du CO2 généré par les transports”, appuie Jean-Marc Thouy. En 2020, la SAS Marnadil, présidée par Nils Olivier, ingénieur agronome, avait développé un projet dénommé Le Chemin des Mûres, appelé à devenir "le BlaBlaCar des circuits courts". "C’était un super projet, résume Jean-Marc Thouy, fondateur d’Agriflux en 2015 qui a été absorbée par l’entreprise basée à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère) et dont l'activité se concentre désormais au MIN de Toulouse, mais il fallait un grand nombre de producteurs pour le faire fonctionner et il a été abandonné. Comme il y avait beaucoup de similitudes entre nos activités, nous avons décidé de nous associer.”

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